Une trentaine de députés, trois ministres et des journalistes ont été bloqués durant plus de huit heures dans le Parlement bulgare par des manifestants. Tôt mercredi matin, les ministres et des députés ont pu sortir du bâtiment.
Environ 2000 manifestants entouraient le Parlement où siégeaient mardi en fin d'après-midi trois commissions au sujet d'une actualisation du budget. Les protestataires s'insurgent contre le gouvernement depuis 40 jours, critiquant "l'oligarchie" dirigeant le pays, selon eux.
Vers 03h30 locales (02h20 en Suisse) la police a brisé une barricade improvisée des manifestants pour faire passer plusieurs camionnettes. Des journalistes retenus au Parlement ont constaté que les ministres et des députés du parti socialiste (PSB) et du parti de la minorité turque MDL avaient quitté le bâtiment assiégé.
D'autres députés, experts et journalistes demeuraient toujours au parlement entouré, lors du passage des camionnettes, par plusieurs centaines de manifestants. Au moins neuf personnes dont deux policiers ont été blessées mardi soir, selon des sources hospitalières.
Jets de pierres
Le ministre de l'Intérieur, Tsvetlin Yovtchev, a déclaré que la police n'avait pas eu recours à la force. Des manifestants ont jeté des pierres et d'autres objets, a-t-il précisé. Cent-neuf personnes au total ont été retenues dans le Parlement.
Une première tentative de la police pour évacuer des personnes bloquées a échoué, des manifestants ayant attaqué le véhicule qui devait venir les récupérer. Les protestataires, qui scandaient "Mafia" et "Démission", ont érigé des barricades improvisées dans les rues proches du Parlement.
Appel au calme
Le président Rossen Plevneliev a appelé au calme: "J'appelle les protestataires à s'abstenir de toute action menant à une escalade de la tension et à des violations de l'ordre public", a-t-il déclaré.
Le président du Parlement, le socialiste Mihaïl Mikov, a annoncé que la réunion plénière du Parlement prévue mercredi matin serait annulée. "Il n'est pas normal que la vie et la santé des députés soient mis en danger", a-t-il souligné.
Des milliers de manifestants défilent quotidiennement à Sofia pour protester contre "la corruption" du pouvoir et réclamer de nouvelles élections.