Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait des dizaines de blessés dans la nuit de vendredi à samedi à Kiev, ont rapporté des témoins. Un ancien ministre de l'Intérieur présent parmi les manifestants a été touché à la tête.
Les affrontements, sans précédent depuis le mois dernier, ont éclaté lorsque la police anti-émeute a dispersé 200 personnes qui protestaient contre la condamnation à six ans de prison de trois militants de l'opposition.
La télévision ukrainienne a montré plusieurs personnes transportées sur des brancards vers une ambulance à la suite des heurts qui ont éclaté entre la police et les manifestants. Pour sa part le ministère de l'Intérieur a affirmé que 20 policiers avaient été blessés.
Iouri Loutsenko, qui fut membre du gouvernement de Ioulia Timochenko, chef de file de l'opposition aujourd'hui derrière les barreaux, figure parmi les blessés. L'ancien ministre de l'Intérieur, gracié l'an dernier par le président Viktor Ianoukovitch, a été touché à la tête. Il était toujours hospitalisé en soins intensifs samedi dans l'après-midi à Kiev.
Le parquet ukrainien a annoncé samedi avoir ouvert une enquête à la fois sur l'action de la police et des manifestants. "Les procureurs de Kiev ont lancé une procédure pour abus de pouvoir" de la police, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Parallèlement, une enquête pour "hooliganisme, ingérence dans le travail de la justice et résistance à la police" a été ouverte. "Ces actions sont passibles de peines allant jusqu'à cinq ans de prison", a souligné pour sa part le ministère de l'Intérieur.
Les heurts se sont produits à une dizaine de kilomètres du camp de tentes dressé par l'opposition pour protester contre l'abandon, à l'initiative du chef de l'Etat, de l'accord d'association et de libre-échange que Kiev négociait avec l'Union européenne.
La mobilisation, qui remonte à la fin novembre, a culminé début décembre lorsque la police a dispersé sans ménagement une manifestation d'étudiants.
L'opposition a prévu un nouveau grand rassemblement dimanche sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la contestation.