Des milliers de Bosniens sont à nouveau descendus dans la rue de plusieurs villes du pays lundi pour manifester. Ils réclament des élections anticipées, promises d'ailleurs par le chef du gouvernement, selon une membre d'une délégation d'opposants.
Des manifestations ont rassemblé des centaines de protestataires à Brcko (nord), Tuzla et Bihac (nord-ouest), Bugojno (centre) ainsi qu'à Vitez et à Mostar (sud). A Sarajevo, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de la présidence. Elles ont réclamé la démission du gouvernement de l'entité croato-musulmane qui, avec une entité serbe, forme la Bosnie.
Les manifestants se sont ensuite rendus devant le siège du gouvernement où une délégation improvisée a été reçue par le Premier ministre, Nevnin Niksic.
Selon Amra Dulic, une membre de cette délégation, le chef du gouvernement a promis d'oeuvrer pour la tenue d'élections anticipées tout en refusant de présenter sa démission. Il se serait engagé à demander à la justice d'ouvrir des enquêtes dans des privatisations soupçonnées d'avoir été réalisées d'une manière illégale.
"Il faut virer ces criminels. Nous n'avons rien à manger", s'est exclamé un manifestant, Asim Kadric. "Ma retraite est de 340 marks (170 euros) et en hiver je donne la moitié pour le chauffage. Ces bandits doivent partir tout de suite", a lancé cet ancien chauffeur de bus.
Vendredi, jour des rassemblements les plus violents, "un dépôt des archives, celui qui abrite les plus anciens documents couvrant la période entre l'Empire ottoman et la fin de la Seconde Guerre mondiale a été touché par les flammes", a-t-on indiqué lundi de source officielle.
Une commission est en train d'évaluer l'étendue des dégâts.