Des milliers d'islamistes réclamant la réintégration du président déchu Mohamed Morsi ont défilé lundi au Caire en conspuant le général Sissi, chef de l'armée et homme fort du nouveau régime. Des émissaires occidentaux et arabes ont pu s'entretenir avec des représentants des deux camps pour tenter de faciliter une solution politique.
Les partisans de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, brandissaient des portraits de leur mentor et scandaient "Morsi, Morsi" et "Nous ne sommes pas des terroristes".
Certains ont barbouillé des murs et des statues de graffiti traitant d'assassin et de traître le chef d'état-major de l'armée et ministre de la Défense Abdel Fattah Sissi, qui a orchestré, le 3 juillet, la chute du président islamiste élu.
Les manifestants, pratiquement tous des hommes, marchaient de front dix par dix sur plusieurs centaines de mètres. Les forces de l'ordre n'ont pas tenté de disperser le cortège, estimé par les journalistes à plusieurs milliers de personnes.
Ballet diplomatique
Des émissaires occidentaux et arabes ont rencontré dimanche, peu après minuit, le n°2 de la confrérie, Khairat el Chater, détenu à la prison de Tora, dans le sud du Caire, rapporte l'agence de presse officielle Mena. Les membres américains, européens, qataris et émiratis de la délégation avaient obtenu pour cela l'autorisation du procureur général, précise l'agence.
D'après le porte-parole, les visiteurs ont tenté sans succès de convaincre les Frères de "se faire une raison", d'"accepter la réalité du coup d'Etat militaire et de chercher à en limiter les répercussions". "Nous refusons d'agir de la sorte", a dit le porte-parole qui a révélé que lors de la rencontre, Kayrat el Chater avait déclaré que la seule personne capable de "réparer ce gâchis" était Mohamed Morsi.
Temps limité
Le gouvernement intérimaire, mis en place par l'armée, s'était déclaré dimanche prêt à donner une chance aux efforts de médiation, tout en prévenant que le temps était limité.