Des vagues de chaleur plus fortes et fréquentes sont inévitables

Quels que soient les efforts déployés pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), des vagues de chaleur plus fortes et plus fréquentes sont inévitables ces 30 prochaines années, affirme une étude. Or de tels événements ont un fort impact climatique, rapporte une autre équipe de chercheurs avec participation suisse.

"Jusqu'en 2040, la fréquence des épisodes de chaleur extrême va augmenter, indépendamment des émissions de GES dans l'atmosphère", résume le chercheur Dim Coumou, de l'Institut Potsdam de recherche sur l'impact climatique.

"En revanche, les efforts de réduction des émissions de GES peuvent fortement réduire le nombre de ces épisodes extrêmes dans la seconde moitié du 21e siècle", poursuit le chercheur qui a réalisé l'étude, publiée dans la revue scientifique "Environmental Research Letters", avec Alexander Robinson, de l'université Complutense de Madrid.

Eté 2003 démultiplié

Les vagues de chaleurs exceptionnelles, qualifiés d'événements 3 sigma (qui se différencient de la moyenne historique de trois écarts type), comme celles qui ont frappé l'Europe, en 2003, ou les Etats-Unis en 2012, devraient toucher deux fois plus de territoires en 2020, soit 10% de la surface terrestre du globe.

En 2040, 20% des terres de la planète seront touchées. Après cette date, tout dépendra de la quantité de GES émis dans l'atmosphère. Si les rejets sont faibles et que la concentration de GES dans l'atmosphère n'excède pas 490 PPM équivalent CO2, le nombre d'événements extrêmes se stabilisera autour des niveaux de 2040.

Réchauffement accentué

Une autre équipe de chercheurs rapporte dans la revue "Nature" que de tels événements - sécheresse, vagues de chaleur, ouragans ou fortes pluies - sont précisément de nature à renforcer le réchauffement climatique. Ils réduisent en effet drastiquement la quantité de dioxyde de carbone (CO2) absorbée par la végétation.

Les scientifiques de huit nations - parmi lesquels des Suisses de l'Institut WSL, de l'Université de Berne et de l'EPFZ - se sont penchés en particulier sur la vague de chaleur qui a frappé l'Europe en 2003. Selon eux, ce sont surtout les épisodes de sécheresse qui réduisent la quantité de CO2 absorbée en affaiblissant les écosystèmes forestiers.

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