Des dizaines de milliers partisans du président égyptien Mohamed Morsi se sont rassemblés vendredi au Caire pour apporter leur soutien au chef de l'Etat élu il y a près d'un an. A quelques rues du rassemblement, des centaines de manifestants hostiles au président se sont eux réunis pour demander aux militaires de prendre le pouvoir.
Le rassemblement, essentiellement constitué d'hommes et de quelques rares femmes voilées, a eu lieu autour d'une mosquée du quartier Nasser. De nombreux manifestants agitaient le drapeau national, certains brandissant le portrait du président.
Par cette action, les pro-Morsi désiraient montrer leur capacité à pouvoir rassembler en masse alors que l'opposition prévoit, elle, de descendre dans la rue le 30 juin, jour anniversaire de l'investiture de Mohamed Morsi.
"Oui au respect de la volonté du peuple !", pouvait-on lire sur des banderoles. "Il y en a qui veulent faire un coup d'Etat contre l'ordre légal", a de son côté déclaré un manifestant de 22 ans, la tête protégée du soleil par une banderole verte aux couleurs des Frères musulmans, la confrérie dont est issu le président Morsi.
Centaines d'opposants
"Le Dr. Morsi a gagné des élections libres et équitables comme dans n'importe quel pays du monde", a fait valoir le jeune homme. Pour lui, les Frères musulmans ne cherchent pas à monopoliser le pouvoir.
Des centaines de manifestants hostiles se sont réunis eux devant le ministère de la Défense.
A Alexandrie (nord), partisans et adversaires de M. Morsi ont échangé des insultes et se sont brièvement bagarrés devant une mosquée de la ville, ont rapporté des médias gouvernementaux.
ElBaradei pas candidat
Affûtant ses arguments avant l'organisation de sa propre manifestation, l'opposition a dit avoir recueilli déjà treize millions de signatures à une pétition appelant à la démission du président, soit à peu près autant que le nombre de voix obtenues par Mohamed Morsi lorsqu'il a été élu.
Le prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, membre du mouvement d'opposition Tamarud (rébellion), a rappelé que la grogne qui s'exprimera le 30 juin était également alimentée par les difficultés économiques que connaissent actuellement les Égyptiens.
Mohamed ElBaradei, qui a accordé une interview au quotidien "Al Hayat", estime qu'une opposition unie pourra obtenir des élections anticipées qui permettront alors de battre Mohamed Morsi. Il a ajouté qu'il ne sera pas candidat lui-même.