L'ONU a dénoncé vendredi "une détérioration alarmante" de la situation des droits de l'homme dans l'est de l'Ukraine, avec de graves problèmes en Crimée, en particulier en relation avec les Tatars. Sur le terrain, l'opération visant à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes tourne au fiasco.
Dans un rapport présenté vendredi, la mission d'observation du Haut Commissariat de l'ONU déployée depuis mars en Ukraine dénonce des actes répétés de violence contre des personnes participant pacifiquement à des rassemblements, principalement celles qui soutiennent l’unité de l’Ukraine et qui sont contre les désordres dans les villes de l’est du pays.
Dans la plupart des cas, la police locale n’a rien fait pour empêcher ces violences. Parfois, elle a ouvertement coopéré avec les agresseurs.
L'ONU énumère de nombreux exemples de meurtres, tortures, passages à tabac, enlèvements, actes d’intimidation ciblés et quelques cas de harcèlement sexuel. Ces actes sont pour la plupart perpétrés par des groupes antigouvernementaux bien organisés et bien armés dans l’est.
La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a exhorté tous les dirigeants politiques ukrainiens à éviter toute action qui pourrait davantage envenimer la situation.
Le rapport met en lumière le cas de nombreuses personnes disparues. Il cite le cas de 83 personnes dont on est sans nouvelle depuis des événements liés aux manifestations initiales de Maïdan à Kiev.
L'ONU évoque également une augmentation inquiétante des enlèvements et détentions illégales de journalistes, militants, hommes politiques locaux, représentants d’organisations internationales et de militaires dans l’est de l'Ukraine. Bien que certains aient été ultérieurement relâchés, les dépouilles de nombreux autres ont été jetées dans des rivières et d’autres zones.
Le problème est particulièrement marqué dans et autour de la ville de Slaviansk, dans la région de Donetsk, où un groupe baptisé l’unité d’autodéfense de Slaviansk est largement impliqué, selon l'ONU.