Les Etats-Unis vont envoyer une équipe militaire à Ankara la semaine prochaine pour des discussions avec des responsables militaires de la Turquie, qui rechigne à lutter contre l'Etat islamique (EI), a annoncé jeudi le département d'Etat. Sur le terrain, la coalition poursuit ses frappes.
Les Etats-Unis ont mené jeudi neuf raids aériens supplémentaires près de la ville syrienne kurde de Kobané, assiégée par les jihadistes. Ces bombardements s'ajoutent aux cinq raids annoncés plus tôt dans la journée. Depuis le 27 septembre, 47 frappes y ont été menées, a précisé le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).
"Nous frappons quand nous les voyons", a expliqué un responsable militaire sous couvert de l'anonymat. Et "les occasions (de frappes aériennes) se présentent d'elles-mêmes à Kobané actuellement", selon lui.
Les militaires américains sont conscients de la situation humanitaire urgente dans laquelle se trouvent les Kurdes à Kobané, mais ils ne considèrent pas pour autant cette ville comme stratégique, a précisé un responsable.
La priorité pour les généraux américains est de vaincre le groupe EI d'abord en Irak, où il est possible de travailler davantage avec des forces locales en capacité de se battre, selon lui.
En Syrie, l'objectif est de simplement couper les lignes d'approvisionnement et de désorganiser les sanctuaires des jihadistes, étant donné qu'il n'y a pas au sol de force rebelle modérée viable, en état de lancer une offensive.
Sur le plan diplomatique, deux envoyés spéciaux américains ont parlé jeudi avec des responsables turcs de "mesures urgentes et rapides" à prendre conjointement avec la Turquie pour enrayer l'avancée de l'organisation EI.
Ils ont précisé qu'une "équipe militaire conjointe (américano-turque) allait se rendre à Ankara au début de la semaine prochaine pour assurer le suivi de ces discussions" au niveau militaire, a précisé la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, dans un communiqué.
Washington a exprimé ces derniers jours sa frustration devant les réticences de son allié turc à s'engager militairement en Syrie contre l'EI qui menace sa frontière dans la ville de Kobané.