Le monde est en train de perdre la guerre contre Ebola, a averti l'ONU, alors qu'un 2e membre du personnel soignant d'un hôpital américain a été contaminé. Après l'Espagne, la polémique sur l'insuffisance des mesures de sécurité a rebondi mercredi aux Etats-Unis.
L'épidémie "est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course", a lancé Anthony Banbury, chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (UNMEER), lors d'une réunion spéciale du Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité a également demandé mercredi aux pays membres de l'ONU "d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle" aux pays touchés par l'épidémie.
Le virus, qui a déjà fait 4447 morts selon l'Organisation mondiale de la santé, ne frappe pas qu'en Afrique. Aux Etats-Unis, les services de santé de l'Etat du Texas ont annoncé mercredi qu'un deuxième soignant de l'hôpital de Dallas où a eu lieu la première contamination sur le continent nord-américain avait, lui aussi, contracté le virus.
Il s'agit là aussi d'un professionnel de santé qui s'est occupé d'un Libérien mort d'Ebola dans ce même hôpital. L'infirmière, qui a de la fièvre, a été placée à l'isolement. Les personnes avec qui elle a été en contact vont être examinées.
Avant même l'annonce de ce second cas, la polémique avait rebondi sur l'insuffisance des mesures de sécurité prises pour éviter la propagation du virus. Ni lorsqu'il a été admis aux urgences, ni lorsqu'il a été pris en charge ensuite par l'hôpital, les infirmières ne disposaient de consignes spécifiques pour traiter le patient libérien, décédé la semaine passée, a expliqué la présidente du Syndicat national des infirmières.
Alors que le malade vomissait et était atteint de diarrhées, aucune indication n'a été donnée aux infirmières sur la manière de nettoyer ces matières hautement contagieuses, pas plus que de se débarrasser des serviettes souillées, a-t-elle détaillé.
Selon les autorités sanitaires, un total de 76 personnels de santé ont pu se trouver exposés au virus Ebola quand ils traitaient le patient originaire du Liberia décédé à Dallas. Elles ont aussi estimé que le second patient atteint n'aurait pas dû prendre l'avion car elle ressentait déjà les premiers symptômes.
Barack Obama devait réunir mercredi après-midi à la Maison-Blanche l'équipe chargée de coordonner la réponse face à l'épidémie.
L'OMS pourrait déclarer en revanche vendredi la fin de l'épidémie d'Ebola au Sénégal et lundi au Nigeria si aucun nouveau cas n'y était détecté d'ici là. Les Etats-Unis ont promis 5 millions de dollars (4,72 millions de francs) au Liberia pour indemniser ses personnels de santé, en première ligne face à Ebola, a déclaré la présidence libérienne mercredi.