Trois formations de l'opposition kosovare ont annoncé mardi s'être rapprochées et avoir l'intention de former le prochain gouvernement. Cette coalition couperait l'herbe sous le pied du Premier ministre sortant Hashim Thaci et pourrait porter au pouvoir Ramush Haradinaj, un ancien réfugié politique en Suisse.
La Ligue démocratique du Kosovo (LDK) est arrivée en deuxième position des législatives de dimanche. Elle a conclu un accord de coalition avec l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK) de l'ancien chef rebelle Ramush Haradinaj et avec un petit parti dirigé par des transfuges du PDK (Parti démocratique du Kosovo) de M. Thaci.
Ces trois formations souhaitent que Ramush Haradinaj accède à la tête du prochain gouvernement, ce qui priverait Hashim Thaci d'un troisième mandat. Ces trois partis ont obtenu 40% des voix lors du scrutin et peuvent compter sur une proportion plus grande de sièges au Parlement.
Ramush Haradinaj a été acquitté au printemps 2008 par le Tribunal pénal international de La Haye (TPI). L'ex-commandant de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), plus haut responsable kosovar albanais jamais poursuivi par le TPI, était accusé de persécutions, meurtres, tortures et viols commis en 1998 et 1999 au Kosovo.
Au début des années 1990, l'ancien chef rebelle s'était réfugié en Suisse. Il a alors gagné sa vie comme ouvrier du bâtiment, videur dans des boîtes de nuit ou maître de sport à Leysin (VD).
En 1997, il a quitté la Suisse et regagné le Kosovo. Il y organise sur place un groupe conçu pour attaquer la police serbe déployée dans la province.
Le Premier ministre sortant, Hashim Thaçi, dont le parti est arrivé en tête des législatives de dimanche, est à la recherche d'une majorité parlementaire lui permettant de gouverner pour un troisième mandat consécutif.
Le scrutin de dimanche a été marqué par une faible participation dans un pays lassé de la pauvreté et la corruption endémique.
