La France et l'Allemagne ont lancé vendredi une initiative, soutenue par les autres Européens, pour tenter de trouver un terrain d'entente avec les Etats-Unis sur les questions de renseignements. Mais Londres fait de la résistance et défend le renseignement pour lutter contre le terrorisme.
"Il y a un coup d'arrêt à porter et des clarifications à exiger", a affirmé le président français François Hollande, estimant qu'"un certain nombre d'explications" étaient à demander à Washington. Il a également dit s'attendre à "d'autres révélations".
Le but de cette initiative franco-allemande est "de trouver avant la fin de l'année un accord sur les relations mutuelles" entre Européens et Américains sur les questions de renseignements, a déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
L'idée est de créer un groupe ouvert aux autres Etats membres pour trouver des règles communes sur le renseignement avec Washington. "Une perte de confiance pourrait nuire à la coopération en matière de renseignement", a-t-il souligné. "Nous sommes tous d'accord sur le texte, tous les 28", a-t-il précisé.
De son côté, le Premier ministre britannique, David Cameron, a défendu vendredi l'action des services de renseignement contre le terrorisme. Il a par ailleurs refusé de commenter plus avant le scandale de l'espionnage américain en Europe, tout en déclarant "approuver" la déclaration relative à l'initiative franco-allemande.
M. Cameron a toutefois précisé que les questions de renseignements relevaient des compétences nationales, et "non de l'Union européenne".
Le scandale de l'espionnage américain ne cesse de prendre de l'ampleur. La dernière révélation en date a été faite par le "Guardian", qui a affirmé jeudi que l'agence nationale de sécurité américaine (NSA), déjà impliquée dans des écoutes en France, au Brésil et au Mexique, avait mis sur écoute 35 dirigeants de la planète.
En relation avec cet épineux dossier, la police brésilienne a demandé aux Etats-Unis l'autorisation d'interroger dans leur pays les dirigeants des entreprises Facebook, Microsoft, Google, Yahoo et Apple, a rapporté vendredi TV Globo. Une enquête a en effet été ouverte sur la dénonciation de cas d'espionnage américain au Brésil.