Gouvernement et opposition s'accusent de terrorisme

Les représentants de Damas et de l'opposition se sont accusés mutuellement jeudi à Genève de mener des actes terroristes. Le régime a insisté pour donner la priorité à l'arrêt des violences, alors que les opposants veulent parler du gouvernement de transition.

L'arrêt des violences sous toutes ses formes fait partie du communiqué de Genève 1, raison pour laquelle le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi a mis sur la table ce sujet lors de la séance plénière de jeudi.

"Nous avons parlé principalement des violences et nous avons apporté de nombreuses preuves des violences commises par l'Etat" syrien, a indiqué aux journalistes le porte-parole de l'opposition Louai Safi. L'opposition a dénoncé le rôle du Hezbollah chiite libanais et des milices pro-régime Shahiba, a-t-il précisé.

Rapport d'HRW

Louai Safi a cité comme dernier exemple en date le rapport publié jeudi par Human Rights Watch (HRW). Selon HRW, le gouvernement syrien a rasé des milliers d'habitations dans des secteurs où la population soutient l'opposition à Damas et à Hama (centre), comme "punition collective". L'ONG a accusé le pouvoir de Damas "d'effacer de la carte des quartiers entiers".

Désaccord complet

Pour leur part, les représentants de Damas ont dénoncé lors de la réunion du matin le rôle des jihadistes et réaffirmé que la Syrie fait face à des attaques terroristes soutenues par l'étranger.

Les deux délégations sont complètement en désaccord sur la manière de procéder. Le régime a insisté pour qu'il soit mis fin d'abord à la violence terrroriste, alors que l'opposition veut discuter en priorité de la formation d'un gouvernement de transition.

"On ne peut pas mettre la charrue avant les boeufs", a déclaré le porte-parole des opposants Louai Safi. "On n'arrêtera pas la violence si le régime d'Assad reste en place", a-t-il dit.

Seule lueur de rapprochement entre les deux camps antagonistes, les deux délégations et l'équipe des médiateurs ont respecté lors de la réunion du matin une minute de silence en honneur des dizaines de milliers de victimes du conflit.

/ATS


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