Le secrétaire d'État français aux Transports Frédéric Cuvillier a reçu les syndicats de la SNCF mercredi soir, et doit les revoir jeudi matin. Il a tenté de calmer la grogne des cheminots, qui ont reconduit pour 24 heures leur mouvement de grève contre le projet de réforme ferroviaire.
Les syndicats "souhaitent obtenir un certain nombre de garanties de la part du gouvernement quant à l'orientation et la position qui sera la sienne dans le cadre du débat parlementaire" sur la réforme ferroviaire. "Ces précisions seront apportées demain", a détaillé le secrétaire d'État aux Transports à l'issue des rencontres.
La CGT, premier syndicat de l'entreprise, rejoint ensuite par d'autres, a lancé une grève reconductible pour contester le projet de réforme ferroviaire qui doit être examiné à l'Assemblée du 17 au 19 juin. Le ministre a rencontré dans un premier temps la délégation syndicale de la CFDT, opposée à la grève, avant de recevoir en même temps la CGT, l'Unsa et Sud-Solidaires.
Alors que toute la journée de mercredi, les usagers de la SNCF ont subi retards et annulations, surtout en Ile-de-France, les perturbations vont continuer jeudi, mais avec un train sur deux en moyenne, au lieu d'un sur trois. Le ministre a admis que la grève était "forte".
Pour jeudi, selon les prévisions de la SNCF, le trafic sera "supérieur à un train sur deux en moyenne" sur les grandes lignes. L'Ile-de-France, où transitent trois millions d'usagers chaque jour, va rester "le point le plus difficile", avec un train sur trois en moyenne. La SNCF continue de recommander "à toutes les personnes qui en ont la possibilité de reporter leurs déplacements".
La circulation des Eurostar et des trains vers l'Allemagne restera normale. Comme mercredi, trois Thalys sur quatre rouleront (valable pour la Suisse), et un sur trois vers l'Espagne. Face à cette situation, la SNCF maintient son dispositif d'information aux voyageurs: SMS, volontaires dans les gares pour aider, numéros verts.
Destinée à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et préparer son ouverture totale à la concurrence, la réforme prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Pour les syndicats, ce projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va en outre pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.