Des guides népalais et des agences d'alpinisme ont annulé leurs expéditions sur l'Everest après la mort vendredi d'au moins treize Népalais dans une avalanche. Des sherpas envisagent aussi de suspendre leur participation aux ascensions pour protester contre la faiblesse de leur paie au vu des risques encourus.
Les corps de treize sherpas ont été extraits de la neige et trois autres seraient toujours ensevelis depuis l'avalanche survenue vendredi, l'accident le plus meurtrier de l'histoire de l'Everest. Incapables d'identifier le lieu où se trouveraient les corps des disparus, les autorités ont annoncé avoir mis fin aux recherches.
Neuf autres guides ont été sauvés alors que le groupe de sherpas transportait du matériel pour préparer l'ascension d'alpinistes internationaux en attente au camp de base de l'Everest.
L'agence d'alpinisme américaine Alpine Ascents International, qui a perdu quatre sherpas dans l'accident et était sans nouvelle d'un cinquième, a décidé lundi d'annuler son expédition, selon le chef de ses sherpas.
"Par respect pour eux, nous ne poursuivrons pas notre expédition", a expliqué Lakpa Rita Sherpa, qui a gravi 17 fois l'Everest. "Cela a été l'un des jours les plus sombres et tous ceux qui sont morts sont des sherpas, aussi la plupart des autres guides ne veulent pas continuer", a-t-il ajouté.
Une autre agence américaine, Discovery Channel, a aussi annulé son expédition après la perte de son équipe de sherpas. Plusieurs équipes toujours stationnées au camp de base réfléchissaient lundi à la suite à donner à leur expédition, mais nombre d'entre elles sont anéanties par la perte de ces treize hommes.
Cet accident met en lumière les risques pris par les sherpas qui transportent les tentes, apportent l'approvisionnement, réparent les échelles et fixent des cordes pour aider les alpinistes étrangers à atteindre le sommet de 8848 mètres.
Dans ce contexte, Ang Tshering Sherpa, président de l'Association d'alpinisme du Népal, a indiqué que les sherpas voulaient que le gouvernement mette en place un fonds de soutien pour les guides et leurs familles. "Il ne s'agit pas de mettre fin aux expéditions mais leurs demandes doivent être satisfaites", a dit le chef de cette organisation qui représente les acteurs du tourisme népalais.
Ces annulations auront probablement un impact sur l'économie du Népal, pays pauvre de l'Himalaya qui repose largement sur les recettes du tourisme.