La marche des opposants vers la capitale émaillée de heurts

Des heurts entre partisans de l'opposition et du pouvoir ont émaillé vendredi la grande marche des opposants pakistanais Imran Khan et Tahir ul-Qadri vers la capitale Islamabad. Avec leurs partisans, les deux hommes exigent la démission du gouvernement.

La "marche de la liberté", en référence à l'indépendance du Pakistan, est partie jeudi de Lahore (est) et devait arriver le soir même à Islamabad, capitale à plus de 300 kilomètres.

Mais vendredi en fin de journée, les manifestants, motorisés, étaient encore à mi-chemin. Ils espéraient arriver à Islamabad dans la soirée.

Auparavant, à Gujranwala, près de Lahore, des partisans du Premier ministre Sharif ont lancé des pierres sur la caravane blindée d'Imran Khan, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Accusations de coups de feu

Selon la police et des témoins, des partisans de MM. Khan et Sharif se sont aussi affrontés dans cette ville. "Ils tirent sur nous à balles réelles et la police ne fait rien", a soutenu M. Khan sur la chaîne de télévision locale ARY.

Mais un journaliste de l'AFP sur place n'a entendu aucune décharge. "Il n'y a eu aucun coup de feu", a aussi déclaré une responsable de la police de Gujranwala. La porte-parole de la formation de M. Sharif, Marvi Memon, a accusé Imran Khan d'avoir monté en épingle ces faux tirs pour attirer la sympathie populaire.

"J'avais dit qu'un million de personnes allaient marcher sur Islamabad et elles vont le faire", a promis M. Khan. Mais les observateurs s'attendaient plutôt de leur côté à 50 000 à 100 000 manifestants dans la capitale.

Forces de sécurité en masse

Islamabad avait des airs de ville en état de siège vendredi. Les autorités ont déployé 20'000 policiers et paramilitaires et placé des conteneurs sur les axes routiers afin d'encadrer cette "marche de la liberté".

Au coeur du différend entre les deux ténors de l'opposition et le gouvernement: le résultat des élections législatives de mai 2013 ayant porté au pouvoir Nawaz Sharif pour la troisième fois de l'histoire du pays.

Les deux opposant dénoncent des fraude électorales. M. Qadri, qui vit depuis des années au Canada, était rentré au Pakistan en juin afin de lancer une "révolution", mais sa grande marche aux côtés d'Imran Khan sème toujours des doutes.

/ATS


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