Le président du Bayern Munich, Uli Hoeness, a annoncé vendredi sa démission du prestigieux club de football allemand. Il a également renoncé à se pourvoir en cassation contre sa condamnation à trois ans et demi de prison ferme pour fraude fiscale.
"Après discussions avec ma famille, j'ai décidé d'accepter la décision du tribunal de Munich concernant ma situation fiscale. J'ai demandé à mes avocats de ne pas former de pourvoi en cassation", a déclaré M. Hoeness, acceptant de facto d'exécuter sa peine de prison.
"Cela correspond à ma conception de la décence, de la responsabilité personnelle", a ajouté l'ancienne légende du football allemand, qui a été condamné pour avoir fraudé le fisc de plus de 28 millions d'euros cachés en Suisse. "Cette évasion fiscale, c'est l'erreur de ma vie. Je tire les conséquences de cette erreur", a-t-il dit.
"En outre, je démissionne, avec effet immédiat, de mes fonctions de président du FC Bayern Munich et du conseil de surveillance. Je veux préserver mon club de tout préjudice", a-t-il continué.
Le procureur doit de son côté décider au début de la semaine prochaine s'il accepte le verdict prononcé jeudi ou s'il demande la révision du procès.
Le ministre allemand de l'économie, Sigmar Gabriel, menace de s'attaquer aux banques suisses après la condamnation jeudi du président du Bayern Munich, Uli Hoeness, pour fraude fiscale. "Nous devons les forcer à tout divulguer", affirme celui qui est aussi chef du parti social-démocrate (SPD).
L'évasion fiscale est devenue un modèle d'affaire, a-t-il déploré dans une interview publiée vendredi par le quotidien "Passauer Neuen Presse". Sigmar Gabriel souhaite que les dirigeants des banques suisses qui ont aidé les fraudeurs à déplacer leurs millions soient poursuivis en justice.
"L'évasion fiscale n'est pas un petit délit, elle doit être punie en conséquence", a renchéri le secrétaire d'Etat aux finances, le conservateur Michael Meister.
Interrogé par la radio allemande, il s'est dit toutefois confiant quant à l'imposition des futurs avoirs allemands en Suisse grâce à l'échange d'informations entre les deux pays. Une extension de la directive européenne sur la fiscalité et la conclusion de nouveaux accords avec la Suisse devraient permettre la transmission de données.