Dans la rue depuis un mois, les manifestants prodémocratie de Hong Kong avaient prévu de voter dimanche et lundi pour choisir entre la voie de la confrontation et celle du compromis. Mais ils y ont finalement renoncé en raison de divergences.
Le vote par téléphone portable aurait dû se tenir dimanche soir et lundi soir entre 19h00 et 23h00 (12h00-16h00 en Suisse) sur les trois sites occupés par les manifestants dans les quartiers commerçants de Causeway Bay et Mongkok, et à Admiralty, près du siège du gouvernement. L'organisation Occupy Central a finalement annoncé dans un communiqué le report de la consultation en raison "d'opinions très diverses sur les modalités de (son) organisation".
Des dizaines de milliers de manifestants regroupés sous la bannière d'Occupy Central bloquent depuis le 28 septembre d'importantes artères de la ville, perturbant les transports et l'activité économique. Ils exigent l'instauration du suffrage universel plein et entier lors de l'élection du prochain chef de l'exécutif local en 2017.
Le 31 août, le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP - Parlement) chinoise a approuvé le principe "une voix, un vote" mais réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorables au Parti communiste chinois (PCC) le soin de présélectionner les candidats, comme c'est déjà le cas actuellement.
A Hong Kong, la mobilisation a faibli au gré des heurts entre les manifestants d'un côté, la police et des contre-manifestants de l'autre. Les chefs de la contestation peinent à relancer la dynamique, d'autant que le gouvernement a proposé de soumettre à Pékin un projet de "démocratisation" du comité de sélection électoral qui pourrait tenter les partisans d'un compromis.
Occupy Central avait donc décidé de procéder à un vote en insistant sur le fait qu'il ne pouvait déboucher sur un retrait des manifestants et qu'il constituait au contraire "un moyen de pression".
Plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs participé samedi à une contre-manifestation demandant la fin des occupations. Les organisateurs affirment avoir déjà recueilli 320'000 signatures de Hongkongais réclamant maintenant le départ des manifestants.