François Hollande a fait part de son "indignation" après la violente agression d'un adolescent rom dans la région parisienne. Le jeune homme se trouvait entre la vie et la mort après avoir été roué de coups, selon la police, par une douzaine de personnes qui le soupçonnaient de cambriolage.
Le jeune de 16 ans vivait avec sa famille et d'autres Roms dans une maison désaffectée de Pierrefitte-sur-Seine, une cité sensible située au nord de Paris.
"Un groupe de plusieurs personnes est venu le chercher dans le campement et l'a emmené de force", a raconté une source policière. L'adolescent, soupçonné d'avoir cambriolé quelques heures plus tôt l'appartement d'une habitante de cette cité, aurait alors été séquestré dans une cave puis violemment frappé par une douzaine d'agresseurs, selon une source proche du dossier.
Sa mère a signalé l'enlèvement à la police. Grièvement blessé, il a été retrouvé vendredi en fin de soirée, inconscient, dans un chariot de supermarché abandonné près de la Cité des Poètes, selon une source policière. L'adolescent a été hospitalisé dans le coma à Paris.
"Ces actes sont innommables et injustifiables, ils heurtent tous les principes sur lesquels notre République est fondée", a dénoncé le président de la République. M. Hollande a demandé que "tout soit engagé pour retrouver les acteurs de cette agression".
Le Premier ministre Manuel Valls a abondé dans ce sens. Les "responsables" doivent être "retrouvés dans les délais les plus rapides pour répondre de leurs actes devant la justice", a-t-il martelé.
A Bucarest, le ministère roumain des affaires étrangères a demandé à la France de prendre "toutes les mesures afin d'identifier et de déférer à la justice les responsables des atrocités commises envers un mineur supposé être d'origine roumaine".
Quant au ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, il a rappelé qu'il appartenait "exclusivement aux forces de sécurité de faire respecter l'ordre public".
De nombreuses associations ont fait le lien entre l'agression de Darius et la stigmatisation dont sont victimes les Roms. Selon une récente enquête, 85% des Français pensent qu'ils exploitent leurs enfants, et 78% qu'ils vivent essentiellement de vols et de trafics.