Irak: au moins 51 morts dans des attaques contre des sunnites

Au moins 51 personnes ont été tuées vendredi en Irak dans plusieurs attaques visant des sunnites. Ces attentats interviennent après deux journées marquées par des attaques ayant tué des dizaines de chiites dans un climat de tension croissante entre les deux communautés.A Bakouba, à 60 kilomètres au nord-est de la capitale irakienne Bagdad, une double explosion a fait au moins 43 morts devant une mosquée sunnite après la grande prière hebdomadaire.La première bombe a explosé à l'extérieur de la mosquée et la seconde a été mise à feu alors que la foule affluait pour porter secours aux blessés, rapporte la police.Aucune revendication n'a été formulée, mais des extrémistes sunnites, dont l'Etat islamique d'Irak, aile locale d'Al Qaïda, cherchent depuis le début de l'année à relancer les violences religieuses qui ont culminé en 2006 et 2007. Ils s'en prennent parfois à leur propre communauté pour attiser les tensions.En outre, à Madaïn, à 25 kilomètres au sud de la capitale, une bombe a visé les funérailles d'un sunnite, faisant huit morts et au moins 25 blessés, selon des sources médicales et de sécurité.Ces attentats surviennent après deux journées marquées par des attaques ayant tué des dizaines de chiites. Jeudi, un kamikaze avait ainsi tué douze personnes à l'entrée d'une mosquée chiite à Kirkouk (nord) où les proches de victimes de violences survenues la veille recevaient des condoléances."Mentalité sectaire"A Bagdad, le même jour, des voitures piégées explosaient dans trois quartiers à majorité chiite, faisant dix morts, tandis que 21 autres personnes avaient trouvé la mort la veille dans une série d'explosions dans des quartiers chiites.Ces dernières semaines, de nombreux lieux de culte sunnites et chiites ont été la cible d'attaques, alors que la tension monte entre le gouvernement de Nouri al-Maliki, de confession chiite, et les sunnites, minoritaires dans le pays.M. Maliki a estimé jeudi que "le bain de sang (...) est le résultat de la haine confessionnelle". "Ces crimes sont le résultat d'une mentalité sectaire", a-t-il ajouté.Depuis fin décembre, des manifestations anti-Maliki secouent régulièrement plusieurs zones à majorité sunnite. Les protestataires accusent les autorités de stigmatiser leur communauté en procédant à des arrestations et en lançant des accusations de "terrorisme" injustifiées. /SERVICE


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