Irak: le Premier ministre veut redéfinir le dispositif sécuritaire
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a annoncé lundi une redéfinition imminente de sa stratégie sécuritaire et des changements au sein du personnel chargé de l'appliquer. Il a fait cette déclaration alors que le pays fait face à une recrudescence des violences, avec notamment plus de 60 morts depuis dimanche soir.Nous sommes sur le point de remplacer certaines personnes chargées de la sécurité, à haut niveau et à un niveau intermédiaire, et de changer de stratégie sécuritaire", a affirmé M. Maliki lors d'une conférence de presse. "Nous traiterons de ces sujets et prendrons des décisions lors du conseil des ministres demain (mardi)", a-t-il ajouté.Ensanglanté par des attaques quotidiennes, l'Irak, qui avait réussi à infléchir la courbe des violences en 2007, craint un retour au conflit confessionnel. M. Maliki, en présence de deux vice-Premiers ministres et des ministres de la Défense et de la Justice, a à cet égard assuré "au peuple irakien que (les insurgés) ne seront pas en mesure de nous replonger dans le conflit confessionnel".Policiers enlevésLundi, une nouvelle série d'attentats à la voiture piégée visant des chiites a fait au moins 43 morts à Bagdad et Bassora (sud), la grande ville pétrolière à majorité chiite du sud, a-t-on appris auprès de la police et du personnel médical. Huit personnes ont aussi été tuées au nord de Bagdad dans un attentat visant des pèlerins iraniens, également chiites.Dans l'ouest du pays, des heurts ont éclaté lorsqu'un commando conjoint de l'armée et de la police a tenté de libérer des policiers enlevés samedi sur l'autoroute qui relie l'Irak à la Jordanie. Douze policiers ont été tués dans ces affrontements, selon un officier.Avril, mois le plus meurtrierCes attaques portent à plus de 150 le nombre de morts depuis une semaine dans le pays. Avec plus de 700 tués, le mois d'avril a été le plus meurtrier depuis près de cinq ans, selon l'ONU. Les violences interconfessionnelles ont culminé dans les années 2006 et 2007. A cette période, le bilan mensuel pouvait dépasser certains mois les 3000 morts. /SERVICE