Le principal chef religieux chiite d'Irak a appelé à chasser rapidement les insurgés sunnites du pays. De leur côté, les Etats-Unis accentuent la pression sur le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki pour surmonter les divisions confessionnelles.
Barack Obama a promis d'envoyer des conseillers militaires pour aider l'armée irakienne à faire face à l'offensive lancée le 9 juin par des insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il a souligné que son pays était prêt à "une action militaire ciblée et précise si et quand la situation sur le terrain l'exige".
Washington a renforcé ses vols de surveillance de l'Irak, y compris à l'aide de drones et de chasseurs F-18 décollant d'un porte-avions croisant dans le Golfe. Dans l'immédiat, il a cependant exclu des frappes aériennes.
Après avoir appelé la semaine dernière les citoyens irakiens de toutes confessions à prendre les armes contre l'EIIL, le très influent grand ayatollah Ali Al-Sistani a insisté vendredi, jour de prière: si l'EIIL n'est pas "combattu et chassé d'Irak, tout le monde le regrettera demain, quand les regrets n'auront plus de sens".
Il s'agit d'une critique implicite contre le chiite Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis 2006 et dont la politique est accusée d'avoir marginalisé la minorité sunnite.
Pour M. Obama, les actions futures de M. Maliki pourraient déterminer le sort du pays. L'idée d'un départ de l'actuel Premier ministre irakien est de plus en plus évoquée à Washington.
La France a été plus loin en souhaitant que l'Irak se dote d'un gouvernement d'union "avec ou sans" M. Maliki. Le président russe Vladimir Poutine a, lui, assuré Nouri al-Maliki du "soutien total" de la Russie dans le combat contre l'offensive des jihadistes.
Sur le terrain, les insurgés sunnites consolidaient leur contrôle sur de larges pans de territoires pris dans quatre provinces du nord et de l'est du pays. Ils tentaient toujours de se frayer un chemin vers Bagdad.
Des combats nocturnes à Al-Qaïm (ouest), à la frontière syrienne, ont fait 34 morts parmi les soldats irakiens, selon des responsables de l'armée. Après la débandade des premiers jours, les forces armées seraient désormais prêtes à lancer une contre-offensive.
Au moins 30 miliciens chiites ont en outre été tués dans des combats avec des insurgés sunnites qui ont attaqué la ville de Muqdadiyah, à 90 km au nord-est de Bagdad, selon un colonel de police et un médecin.