L'Iran et les grandes puissances se retrouvent durant deux jours à Genève pour tenter de négocier un accord sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Les Américains espèrent cette fois "un premier pas" dans la voie d'un règlement.
"Je crois qu'il est possible d'obtenir cet accord cette semaine mais je ne peux parler que de notre point de vue", a dit le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui mènera l'équipe de négociation à Genève.
Côté occidental le ton est plus réservé. "Nous espérons accomplir des progrès concrets", affirme le porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui préside les travaux. Il précise toutefois que les discussions "sont complexes et entrent dans une phase sérieuse".
Selon un haut responsable américain, Washington attend maintenant "un accord initial qui arrête la progression du programme nucléaire iranien pour la première fois depuis des dizaines d'années et potentiellement le fait revenir en arrière".
Les Américains sont prêts en échange à "offrir un soulagement dans les sanctions, limité, ciblé et réversible sans toucher dans ce premier pas à l'architecture de ces sanctions". Cela donnerait du temps pour négocier un accord, a expliqué ce responsable.
"Nous avons fait des progrès mais il y a encore beaucoup de suspicion en Iran sur le comportement et l'approche de certains membres du groupe des 5+1" (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), a prévenu M. Zarif.
Les négociateurs iraniens avaient réussi lors de la réunion de la mi-octobre à Genève a détendre pour la première fois l'atmosphère et à engager un dialogue subtantiel, pour la première fois directement en anglais, entre tous les participants.
Une autre négociation au long cours avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourrait par ailleurs porter ses fruits. Son chef Yukiya Amano est invité à Téhéran le 11 novembre pour une visite pendant laquelle un accord pourrait être signé.
Les Occidentaux et Israël sont déterminés à stopper le programme iranien d'enrichissement d'uranium, soupçonné d'être destiné à fabriquer une arme atomique, ce que nie Téhéran qui revendique son droit au nucléaire civil.