Israël approuve la construction de 78 logements à Jérusalem-Est

Au lendemain de l'attaque d'une synagogue par deux Palestiniens de Jérusalem-Est, la municipalité de la ville a annoncé avoir approuvé mercredi la construction de 78 nouveaux logements dans deux quartiers de cette zone occupée et annexée par Israël. L'Etat hébreu a aussi repris après des années d'interruption la pratique controversée des démolitions punitives.

Le projet immobilier prévoit la construction de 50 nouveaux logements à Har Homa et de 28 autres à Ramot, deux quartiers résidentiels de la partie orientale de la ville, a indiqué Brachie Sprung, porte-parole du maire de Jérusalem.

La colonisation, notamment de Jérusalem-Est dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent, est vue comme l'un des principaux obstacles au processus de paix. L'Etat hébreu a pour sa part récemment redit qu'il n'accepterait "aucune limitation" à cette colonisation.

Nouveaux heurts

La décision de la mairie de Jérusalem intervient dans un contexte de tensions et le jour même de la démolition de la maison de l'auteur présumé d'un attentat. Selon l'armée, les services de sécurité israéliens ont fait sauter à l'aube l'appartement d'Abdelrahmane Shalodi dans une bâtisse de Jérusalem-Est.

Le logement, situé dans le quartier populaire de Silwan, où de nouveaux heurts ont éclaté dans l'après-midi entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens, n'est plus qu'un trou béant entre deux étages.

Le 22 octobre, M. Shalodi avait foncé sur des passagers descendant du tramway à la limite entre Jérusalem-Ouest et Jérusalem. Un bébé et une femme avaient trouvé la mort. L'acte délibéré ne fait aucun doute pour la police. La famille croit à un accident.

C'est la première fois depuis 2009 que les forces israéliennes mènent à Jérusalem même une telle opération, perçue par les Palestiniens comme une insupportable punition collective. Celle-ci met à la rue des familles entières, souligne un avocat israélien spécialisé dans les affaires concernant Jérusalem.

Poigne de fer

Mais devant une situation de plus en plus explosive, les autorités israéliennes ont voulu montrer qu'elles tiendraient l'engagement du premier ministre Benjamin Netanyahu de réagir avec une poigne de fer à la série d'attentats récents et à celui perpétré mardi dans une synagogue de Jérusalem-Ouest, considéré comme un bastion du Shass, un parti ultra-orthodoxe.

Le pape François a exprimé sa "préoccupation (devant) l'augmentation alarmante de la tension à Jérusalem". La Jordanie a joint sa voix au concert international de condamnations. Terre d'accueil d'environ deux millions de réfugiés palestiniens selon l'ONU, elle a lancé un appel à "la retenue et au calme", non sans dénoncer à nouveau les "agressions répétées" auxquelles se livrerait Israël sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.

/ATS


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