L'Italie a connu mardi un regain de tensions politiques. Le centre droit a une nouvelle fois menacé de briser l'alliance gouvernementale en cas d'exclusion de Silvio Berlusconi du Sénat après sa condamnation pour fraude fiscale.
"Si la gauche vote la déchéance, à l'instant la majorité (gouvernementale) n'existera plus. Ce vote fera tomber de façon irresponsable le gouvernement (d'union gauche-droite ndlr) Letta", a affirmé Renato Brunetta, un proche du Cavaliere.
Une commission spéciale du Sénat doit se prononcer sur la déchéance de son poste de parlementaire et l'inégibilité de M. Berlusconi, deux sanctions prévues par la loi Severino (2012) après sa condamnation définitive le 1er août à une peine de prison (quatre ans dont trois amnistiés).
Les débats, entamés lundi, se sont poursuivis mardi tard dans la soirée et reprendront jeudi à 15h00, ont indiqué des membres de la commission à la presse.
Le parti de M. Berlusconi, PDL (Peuple de la liberté), a accusé son allié au sein du gouvernement, le Parti démocrate (PD) de chercher à accélérer son exclusion du Sénat.
"Point de non-retour"
"La balle est entre les mains du PD, ce sont eux qui sont en train d'accélérer le mouvement vers une crise, un point de non-retour", a accusé Beatrice Lorenzin, ministre (PDL) de la Santé.
Signe d'électricité dans l'air: aussi bien le Premier ministre Enrico Letta (issu du centre gauche) que son vice-Premier ministre PDL Angelino Alfano, ont renoncé à se rendre à une session mardi soir du congrès d'été du PDL organisée près de Rome.
Les sénateurs devaient aborder quelques "questions préliminaires" centrées sur des problèmes de droit (la possibilité d'un recours constitutionnel et de solliciter la Cour européenne de Justice) et exigent des semaines, voire des mois, pour obtenir une réponse, un délai que la gauche ne souhaite pas concéder au Cavaliere.
Après cela, les sénateurs doivent se prononcer sur la possible exclusion de Silvio Berlusconi du Sénat après sa condamnation définitive en Cassation. Mais quel que soit le résultat de ce vote, le dernier mot reviendra au Sénat réuni en séance plénière, sans doute pas avant la mi-octobre, selon les calculs des médias italiens.