Un attentat-suicide taliban contre un bus de l'armée afghane a tué huit officiers à Kaboul, selon les autorités. Il illustre la capacité des rebelles à frapper jusque dans la capitale afghane, à quelques mois du retrait de l'OTAN.
L'attaque s'est produite vers 07h00 (04h30 heure suisse). Elle a visé un bus de l'armée de l'air qui se déplaçait dans l'ouest de la capitale avec des officiers à son bord, selon le porte-parole du ministère de la Défense, le général Zahir Azimi.
"Huit officiers de l'armée ont été tués et treize blessés" a précisé M. Azimi, revoyant à la hausse un premier bilan du ministère de l'Intérieur.
L'attaque a été rapidement revendiquée par les rebelles talibans. Sur son compte Twitter, leur porte-parole Zabiullah Mujahid a affirmé que les 25 à 30 occupants du bus avaient été tués. Les insurgés ont l'habitude d'exagérer les bilans à la suite de telles attaques.
Des centaines de combattants rebelles talibans ont lancé il y a une dizaine de jours une offensive dans leur bastion de la province du Helmand (sud), partiellement repoussée par l'armée afghane.
Ces combats sont un test de solidité pour l'armée afghane, qui devra se défendre seule après le départ des forces de l'OTAN. Celles-ci s'apprêtent à quitter le pays d'ici à la fin de l'année, un retrait qui fait craindre des violences accrues dans le pays.
Le dernier attentat-suicide à Kaboul remonte au 7 juin, lorsque deux explosions avaient frappé le convoi du candidat à l'élection présidentielle Abdullah Abdullah et fait douze morts, dont plusieurs membres de l'équipe du candidat.
Le marathon de l'élection, dont le premier tour s'est déroulé le 5 juin et le second le 14 juin, avait été marqué par des violences sporadiques mais meurtrières, dont plusieurs attentats visant des étrangers à Kaboul.
Le bon déroulement de ce scrutin, observé attentivement par la communauté internationale, est jugé crucial. Les premiers résultats du second tour devraient être annoncés lundi, a indiqué la commission électorale, après avoir reporté leur publication pour examiner des soupçons de fraudes.