L'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski est sorti de prison vendredi, gracié par le président Vladimir Poutine après plus de dix ans de camp dans le Grand Nord. Il a aussitôt quitté la Russie pour l'Allemagne, pays qui a oeuvré "en coulisse" à sa libération.
"Je peux confirmer que Mikhaïl Khodorkovski est arrivé à l'aéroport (berlinois) de Schönefeld aujourd'hui" a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Un temps incarcéré en Sibérie, Mikhaïl Khodorkovski a passé ses dernières années de détention dans la colonie pénitentiaire n°7, à Segueja près de la frontière finlandaise, à 300 km du cercle polaire, dans une région naguère célèbre pour ses goulags.
Vladimir Poutine a surpris tout le monde jeudi en annonçant, au terme d'une conférence de presse de quatre heures, son intention de gracier l'ancien oligarque, emprisonné depuis dix ans, officiellement pour détournement de fonds.
Des analystes politiques et économistes ont estimé que Vladimir Poutine cherchait à améliorer le climat des affaires, et l'image de la Russie à l'approche des Jeux olympiques de février à Sotchi, un projet de première importance pour le président russe.
"Je pense que la décision de libérer les 'Pussy Riot', les activistes de Greenpeace et Khodorkovski a été prise juste avant les Jeux olympiques de manière à ce qu'ils (les détracteurs occidentaux de Poutine) ne puissent plus brandir ces arguments-là," a-t-on ajouté de source gouvernementale russe.
Le décret présidentiel précise que la grâce accordée par Vladimir Poutine "est guidée par les principes d'humanité". En l'annonçant jeudi, le président russe avait affirmé répondre à une demande formulée par Khodorkovski en raison de la mauvaise santé de sa mère, Marina, qui serait soignée à Berlin pour un cancer.
Mikhaïl Khodorkovski a confirmé vendredi, après avoir recouvré la liberté, avoir demandé la clémence de Vladimir Poutine pour des raisons familiales.