Les forces ukrainiennes ont tué jeudi plusieurs séparatistes pro-russes dans l'est du pays. La situation semble confuse dans la région et susceptible de dégénérer, car Moscou a brandi des menaces de représailles. L'armée russe a d'ailleurs entrepris de nouvelles manoeuvres à la frontière.
Les affrontements entre les troupes ukrainiennes et les séparatistes à Slaviansk "ont fait jusqu'à cinq morts" dans les rangs des insurgés, a annoncé le ministère ukrainien de l'Intérieur. Bilan démenti par les séparatistes qui ont fait état de deux tués dans leurs rangs.
Kiev a également annoncé la "libération" de la mairie de Marioupol, un port de près de 500'000 habitants dans le sud-est du pays, après des heurts qui ont fait cinq blessés. Plus au nord, un soldat a été blessé lors d'un assaut des séparatistes contre une base militaire à Artemivsk.
Des faits qui ont offensé Moscou. "Si le régime actuel à Kiev a vraiment commencé à utiliser l'armée contre la population dans le pays, c'est un crime très grave contre son propre peuple", a lancé le président russe Vladimir Poutine.
Il a averti que cette opération aurait "des conséquences pour les gens qui prennent ces décisions". Plus tard, de nouvelles manoeuvres de l'armée russe le long de la frontière avec l'Ukraine ont été annoncées.
Le leader des séparatistes de Slaviansk Viatcheslav Ponomarev avait demandé dimanche à Vladimir Poutine d'envoyer des troupes russes pour soutenir les insurgés. Une initiative qui fait craindre une intervention et, à terme, une prise de contrôle des régions de l'est russophone, comme ce fut le cas en Crimée en mars.
Depuis la reprise lundi de l'"opération antiterroriste" à l'encontre des séparatistes pro-russes, les autorités de Kiev semblent déterminées. "Nous n'allons pas reculer devant la menace terroriste", a lancé le président par intérim Olexandre Tourtchinov dans une adresse télévisée à la Nation.
De son côté, l'Otan a fustigé la "rhétorique enflammée de Moscou". Elle a affirmé que 40'000 soldats russes se trouveraient le long de la frontière entre les deux pays. Enfin, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé au calme, affirmant qu'il "faut éviter à tout prix les actions militaires".