L'Ukraine a imposé jeudi le contrôle des passeports autour de l'Est séparatiste. Elle renforce ainsi encore ses efforts pour isoler ce territoire où les combats continuent malgré un cessez-le-feu de plus en plus virtuel. De son côté, Moscou a accusé Kiev d'avoir "grossièrement piétiné" les accords de paix.
Tout Ukrainien ou étranger devra désormais présenter son passeport pour entrer dans la zone sous contrôle rebelle ou la quitter, ont annoncé les garde-frontières. Kiev a par ailleurs interdit l'accès du reste du pays aux étrangers entrés dans l'Est par la partie de la frontière ukraino-russe sous contrôle séparatiste.
"C'est le territoire ukrainien. Mais puisqu'il est temporairement géré par les rebelles, nous devons introduire des contrôles", a expliqué un haut responsable des garde-frontières.
Ces décisions s'inscrivent dans le cadre du durcissement de la politique de Kiev, annoncé après les élections séparatistes de dimanche, uniquement reconnues par Moscou. Les autorités ukrainiennes vont mettre en place une série de mesures.
Le gouvernement va notamment arrêter de verser les allocations sociales pour l'Est. L'Ukraine prévoit de couper tout financement budgétaire de ces territoires.
Sur le terrain, la situation demeurait tendue jeudi, en dépit du cessez-le-feu instauré début septembre. Dans le fief séparatiste de Donetsk, des tirs se poursuivaient sans interruption aux abords de l'aéroport, épicentre de combats depuis des mois.
La ville était encore sous le choc après la mort la veille de deux adolescents tués par les bombardements alors qu'ils jouaient au football près d'une école. La tragédie a suscité un nouvel échange d'accusations entre Kiev et Moscou.
L'Ukraine a mis en cause les rebelles, alors que la Russie a ouvert une enquête pour crimes de guerre contre les forces ukrainiennes les accusant d'avoir visé délibérément l'école.
"Au lieu de favoriser la désescalade, Kiev a eu intensivement recours à la force militaire (...), utilisant des armes lourdes, ce qui a causé la mort de milliers de personnes et des destructions massives", a-t-il dénoncé.