Le nouveau parti anti-euro (AfD) a confirmé dimanche qu'il s'installait dans le paysage politique allemand. Il fait son entrée dans les parlements régionaux du Brandebourg et de Thuringe, deux semaines après avoir réalisé cette performance pour la première fois en Saxe.
"Il y a de la colère dans l'air", a commenté le journal "Frankfurter Allgemeine Zeitung". Pour ce quotidien, cet engouement bouscule "tous les partis" et notamment les conservateurs de la chancelière Angela Merkel (CDU), pourtant en hausse dans ces deux Länder de l'ex-Allemagne de l'Est.
Créé au printemps 2013, l'AfD prône une sortie de l'euro. Ce parti défend des positions très conservatrices sur l'immigration ou les valeurs familiales. Il est crédité d'environ 10% des suffrages en Thuringe et de 12% dans le Brandebourg, dépassant largement la barre de 5% requise pour entrer au parlement, d'après des projections diffusées par la télévision publique allemande sur la base de résultats partiels.
"Je me réjouis de cette énorme preuve de confiance", a réagi Bernd Lucke, le chef d'Alternative für Deutschland (AfD), estimant que son parti "renouvelait" l'offre politique.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la gauche radicale Die Linke pourrait décrocher un résultat inédit en ravissant la présidence de la Thuringe aux conservateurs, si elle parvient à constituer une majorité avec les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts.
Mais ce scénario restait incertain vers 21h00, les trois partis n'étant pas assurés de remporter ensemble la majorité des sièges. Créditée de 28% des voix, Die Linke pouvait espérer détrôner la CDU (34%) en propulsant son leader, le syndicaliste Bodo Ramelow, à la tête d'une alliance avec le SPD (12,5%) et les Verts (5,5%).
Dans tous les cas, la coalition gagnante ne devait pas être connue dimanche soir, les négociations pour former un gouvernement s'écoulant sur plusieurs jours, voire semaines.
Les tractations s'annoncent plus simples dans le Brandebourg où les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis la réunification, sont encore en tête avec 32,5% des suffrages. Ils peuvent indifféremment maintenir leur coalition avec Die Linke ou diriger avec l'appui de la CDU, leur partenaire au niveau fédéral.
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