Les pays d'Afrique de l'Ouest ont intensifié ce week-end leurs efforts pour contenir l'épidémie d'Ebola responsable d'un millier de morts en huit mois. Ils espèrent pouvoir recourir à un anticorps expérimental ou un vaccin en cours d'élaboration.
Le Liberia a inauguré un centre d'appels téléphoniques pour sensibiliser la population à la prévention, essentielle pour limiter la propagation du virus. Ebola se transmet par contact direct avec le sang et des liquides biologiques de personnes ou d'animaux infectés. Le virus provoque une fièvre hémorragique hautement contagieuse et souvent mortelle.
En trois jours, le centre a traité près de 3500 appels signalant des malades, des décès suspects, ou provenant de citoyens en quête de renseignements.
L'armée a ordre de limiter les mouvements de la population et de contrôle strictement les accès à la capitale, Monrovia, en provenance des provinces touchées par la flambée de fièvre. L'épidémie affecte deux Etats voisins - la Guinée et la Sierra Leone - ainsi que le Nigeria.
L'épidémie, déclarée en Guinée, est la plus grave depuis la découverte du virus Ebola en 1976 en Afrique centrale. Elle a fait plus de 960 morts sur près de 1800 cas confirmés, probables et suspects dans les quatre pays, selon l'Organisation mondiale de la Santé. L'OMS a décrété un état d'"urgence de santé publique de portée mondiale".
L'état d'urgence a également été instauré en Sierra Leone et au Nigeria, qui a fait appel à des volontaires en raison d'un déficit de personnel de santé.
En Sierra Leone, 1500 militaires et policiers étaient déployés pour veiller à l'application stricte des mesures anti-Ebola, qui bouleversent le quotidien - déplacements limités, transports et distribution de produits de base perturbés, lieux de loisirs fermés - et menacent de pénuries alimentaires les habitants de Kailahun et Kenema (est), zones agricoles et minières en quarantaine depuis jeudi.
La Guinée avait annoncé samedi la fermeture de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Sierra Leone. Mais elle est revenue sur cette décision pour éviter une multiplication de déplacements clandestins.