Le Conseil des droits de l'homme a décidé vendredi à Genève de prolonger le mandat de la commission d'enquête sur la Syrie pour une année supplémentaire. Le texte adopté par 32 voix contre 4 et 11 abstentions condamne les violations massives des droits de l'homme et du droit humanitaire.
La Russie, soutenue par le Venezuela, la Chine et Cuba, a demandé un vote en dénonçant des "dispositions inacceptables", en particulier l'absence de mention des exécutions de masse perpétrées par des groupes rebelles. Elle a regretté l'absence de condamnation du terrorisme en Syrie. Le représentant de Damas a dénoncé "une résolution stérile".
En présentant le texte, la Grande-Bretagne a souligné que cette résolution porte sur "la pire situation que le Conseil des droits de l'homme ait jamais traitée". Le texte adopté demande à Damas d'accélérer son programme d'élimination des armes chimiques et appelle à trouver une solution politique en vue de "la formation d'un gouvernement de transition".
La résolution condamne fermement les graves violations systématiques des droits de l'homme et du droit humanitaire par le régime de Damas, y compris les bombardements aériens de zones civiles, l'utilisation de barils explosifs, de missiles balistiques et de bombes à fragmentation, susceptibles d'être des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Elle condamne aussi l'utilisation de la faim comme méthode de combat et le siège de civils par les autorités syriennes.
Le Conseil se déclare aussi très préoccupé par la propagation de groupes extrémistes en Syrie. Il exprime également son inquiétude à propos "d'informations crédibles selon lesquelles des milliers de détenus, Syriens et non-Syriens, seraient morts dans les prisons du gouvernement, de faim et de tortures".
Le Conseil appelle à mettre pleinement en oeuvre la résolution 2139 du 22 février sur un accès sans entraves de l'aide humanitaire. "220'000 personnes sont toujours assiégées et 200 personnes sont tuées chaque jour", s'est alarmé le représentant des Etats-Unis.
La commission d'enquête, créée en août 2011, est présidée par Paulo Pinheiro, assisté notamment de Carla Del Ponte. Son mandat est prolongé pour une année. Elle devra faire rapport aux prochaines sessions du Conseil, en juin, septembre et mars.