L'Union européenne et les Etats-Unis ont durci leurs sanctions contre la Russie en raison de la crise en Ukraine. Ils ont toutefois évité des mesures économiques de grande envergure.
"Ce que nous attendons c'est que les dirigeants russes se rendent compte une fois de plus que leurs agissements en Ukraine ont des conséquences, notamment l'affaiblissement de l'économie russe et un isolement diplomatique croissant", a déclaré Barack Obama lors d'une brève allocution à la Maison Blanche.
Le président américain a indiqué avoir, en coordination avec les alliés, "clairement fait savoir à la Russie qu'elle devait cesser le flot des armes et de combattants à la frontière (...) et faire pression sur les séparatistes pour libérer les otages et soutenir un cessez-le feu". Auparavant, les Etats-Unis avaient annoncé un durcissement des sanctions contre la Russie.
Ils ont pris pour cible principale le géant russe des hydrocarbures, Rosneft. Washington a décidé de geler ses éventuels avoirs aux Etats-Unis tandis que les entreprises américaines ne seront plus autorisées à mener des transactions avec lui.
La nouvelle série de sanctions vise également la banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, Vnecheconombank, ainsi que les autorités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, qui tentent de faire sécession dans l'Est de l'Ukraine. Sont aussi concernées d'autres banques et des sociétés du domaine de l'énergie et de la défense, comme Feodosia et Kalachnikov.
La Russie a promis de répondre par des mesures "douloureuses", a dit le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. "La nouvelle décision de l'administration américaine d'introduire des sanctions sous un prétexte fallacieux contre un certain nombre d'entités et individus russes ne peut pas être qualifiée autrement que scandaleuse et inacceptable", a-t-il déclaré.
Vladimir Poutine a pour sa part affirmé que Moscou prendrait son temps avant de répliquer. "Il faut regarder le contenu de ces sanctions, examiner tout cela dans le détail, sans hâte, calmement", a-t-il ajouté.
Réunis en sommet à Bruxelles, les Européens ont de leur côté décidé de nouvelles sanctions plus légères que celles des Américains. Elles ciblant des "entités" - y compris russes - accusées de soutenir "matériellement ou financièrement" les actions menaçant ou sapant la souveraineté de l'Ukraine. Leur liste sera déterminée d'ici la fin juillet.
L'UE a aussi décidé du gel de programmes menés en Russie par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Jusqu'ici, elle avait interdit la délivrance de visas et gelé les avoirs de plus de 70 personnalités russes et ukrainiennes.