L'UE s'émeut de l'immigration clandestine mais agira ultérieurement

L'immigration clandestine en Méditerranée émeut les dirigeants européens. Ils ont assuré vendredi vouloir se montrer solidaires. Toutefois, passer aux actes leur coûte: ils ont différé leurs décisions à juin 2014, après les élections européennes.

Ce sujet s'était imposé dans les discussions du sommet des 28 chefs d'Etat ou de gouvernement de l'UE organisé jeudi et vendredi à Bruxelles. Il a toutefois été occulté jeudi par les révélations sur l'ampleur de l'espionnage américain en Europe.

Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, qui avait demandé que l'immigration soit au menu du sommet, s'est finalement déclaré satisfait des conclusions adoptées par ses homologues européens.

Les dirigeants européens n'ont pu se mettre d'accord sur les solutions à apporter pour éviter que la tragédie de Lampedusa ne se reproduise. Le 3 octobre, une embarcation transportant des clandestins africains avait fait naufrage près de l'île italienne, noyant 366 personnes.

Les traités européens prévoient le partage des responsabilités, y compris financières. Mais les pays du Nord refusent tout partage du fardeau. Le traitement des demandes d'asile incombe aux autorités du pays d'arrivée, mais 24 des 28 membres de l'UE, dont l'Allemagne, refusent de modifier ou d'assouplir cette règle.

Action de surveillance

Vendredi, mandat a été donné aux ministres de l'Intérieur de s'entendre sur des actions à mener lors de leur prochaine réunion début décembre. Cela passe par une relance du dialogue avec les pays de départ et de transit des migrants.

Il faudrait également financer une grande action de surveillance et de sauvetage dans les eaux de la Méditerranée, entre Chypre et l'Espagne. Un groupe de travail doit identifier les moyens et les fonds nécessaires, et rédiger un rapport.

Le temps presse

Pas moins de 700 migrants à la dérive ont encore été secourus dans le canal de Sicile dans la nuit de jeudi à vendredi. Par ailleurs, une centaine de réfugiés érythréens ont manifesté vendredi à Rome, réclamant davantage de droits pour les réfugiés en Italie.

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