L'UE a finalement trouvé un compromis pour entamer les négociations sur l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, malgré les récentes révélations d'espionnage de la part de Washington. De son côté, la Bolivie a décidé de protester auprès de l'ONU après que la France, le Portugal et l'Italie ont fermé mercredi leur espace aérien à l'appareil du président Morales.
Les négociations sur un accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis démarreront bien la semaine prochaine, a annoncé dans la soirée le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Il a cependant indiqué vouloir instaurer "des groupes de travail", qui analysent l'impact des pratiques d'espionnage américaines.
Paris avait recommandé dans un premier temps un report de quinze jours de l'ouverture des négociations suite aux révélations sur l'espionnage de l'UE par les Etats-Unis.
Cette décision survient alors que le directeur national du renseignement américain (DNI), James Clapper, a reconnu avoir induit en erreur le Sénat en ayant affirmé le 12 mars dernier que la puissante Agence nationale de sécurité (NSA) ne recueillait pas les données des communications des Américains.
Président "kidnappé"
Et la Bolivie a accusé l'Autriche d'avoir "kidnappé" son président à son retour d'une conférence à Moscou. Selon son ambassadeur à l'ONU Sacha Llorenti Ortiz, qui a indiqué que la Bolivie allait protester auprès de l'ONU, Vienne a agi à la demande des Etats-Unis.
La réaction a été vive en Amérique du Sud, à tel point que le président équatorien Rafael Correa a demandé une réunion d'urgence des dirigeants des pays de l'Union des nations sud-américaines.
A La Paz, une centaine de manifestants ont brûlé des drapeaux français et lancé des pierres contre l'ambassade de France en Bolivie. Le Parlement bolivien va en outre demander l'expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d'Italie.
Paris embarrassé
Mercredi soir, le président français François Hollande a indiqué avoir "immédiatement" autorisé le survol de la France à l'avion lorsqu'il a appris que le président Morales était à l'intérieur. Et Paris a exprimé ses "regrets" à la Bolivie, traduisant un certain embarras.