L'ancien président argentin, Carlos Menem (1989-1999), s'est vu infliger jeudi une peine de sept ans de prison pour trafic d'armes à destination de la Croatie et de l'Equateur. Il devient ainsi le premier ex-président argentin élu démocratiquement à être condamné par la justice.
Le président du tribunal, qui a ordonné que la peine soit "effectivement purgée", a exigé que soit entamé le processus de levée de l'immunité parlementaire de l'ancien président.
M. Menem, 82 ans, était absent à l'audience pendant laquelle la peine a été prononcée pour des raisons médicales. Son coaccusé et ex-ministre de la Défense Oscar Camilion, également absent, a quant à lui été condamné à cinq ans de prison.
Le 8 mars, les deux hommes avaient été reconnus coupables de trafic d'armes et de munitions à destination de l'Equateur et de la Croatie. L'avocat de Carlos Menem, Maximiliano Rusconi, avait alors annoncé qu'il faisait appel du jugement.
Immunité parlementaire
En tant que sénateur du parti péroniste au pouvoir mais de tendance opposée à la présidente Cristina Kirchner, il est protégé par son immunité parlementaire jusqu'à la fin de son mandat en 2017.
L'ancien chef d'Etat controversé est poursuivi pour avoir ordonné l'envoi clandestin d'armes pour une valeur d'au moins 400 millions de pesos (76 millions d'euros actuels) entre 1991 et 1995 à destination de ces deux pays en guerre.
Carlos Menem avait été assigné à résidence dans le cadre de cette affaire pendant cinq mois en 2001, avant que la Cour suprême ne lève la sanction. Dix ans plus tard, le 13 septembre 2011, il avait été acquitté alors que le parquet avait requis une peine de huit ans de prison.
L'instruction avait été rouverte en 2003 après l'arrivée au pouvoir de Nestor Kirchner, un péroniste de gauche ennemi juré de Carlos Menem, qu'il avait battu à la présidentielle de 2003.