L'armée malienne a accusé les rebelles touareg du mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), de "grave violation" à Kidal (nord-est) de l'accord de paix de Ouagadougou. Trois militaires de la Minusma ont été blessés depuis vendredi.
"Depuis samedi, le MNLA a mobilisé femmes et enfants à Kidal, pour jeter des pierres sur les populations noires, sur les militaires africains et maliens. C'est une grave violation de l'accord de paix" de Ouagadougou signé le 18 juin entre rebelles touareg et le gouvernement de transition du Mali, a déclaré dimanche soir le lieutenant-colonel Diarran Koné, de l'armée malienne.
Il a affirmé qu depuis l'arrivée vendredi des soldats maliens à Kidal, en parallèle au cantonnement des combattants du MNLA et conformément à cet accord, "les manifestants, manipulés par le MNLA, ont blessé trois militaires africains de la Minusma (mission de stabilisation de l'ONU) et caillassé trois véhicules de l'armée malienne dont une ambulance".
"C'est une grave violation de l'accord de Ouagadougou, et nous demandons aux forces impartiales (armées française et de l'ONU présentes à Kidal) de le dire publiquement", a ajouté le lieutenant-colonel Koné.
Civils réfugiés dan un camp militaire
Une source militaire africaine a de son côté affirmé que plusieurs dizaines de civils maliens s'étaient "réfugiés" dans un camp militaire de la ville où se trouvent les soldats maliens, français et africains.
Ces habitants "subissent des représailles de la part de groupes touareg armés" pour avoir manifesté leur joie à l'arrivée de quelque 150 soldats maliens dans la ville qui était occupée par la rébellion touareg depuis février.
Il s'est inquiété du "climat de tension" à Kidal au moment où débute dans tout le reste du pays la campagne pour le premier tour de la présidentielle du 28 juillet qui, grâce à l'accord de Ouagadougou, doit théoriquement se dérouler aussi à Kidal.
Depuis vendredi, manifestations pour et contre la présence de l'armée malienne se succèdent à Kidal, selon des témoins.