Le président russe Vladimir Poutine a indiqué que la Russie se coordonnait avec le CICR pour envoyer une mission d'aide humanitaire en Ukraine. Alors que les dirigeants occidentaux sont opposés à toute intervention russe, l'armée ukrainienne se dit sur le point de reprendre Donetsk.
Lors d'une conversation téléphonique avec José Manuel Barroso, M. Poutine a indiqué que "la partie russe, en collaboration avec les représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), envoyait un convoi d'aide en Ukraine", a indiqué la présidence russe dans un communiqué.
Barack Obama soutient l'initiative ukrainienne d'une mission d'aide humanitaire à Louhansk sous l'égide du CICR avec la participation de l'Union européenne, de la Russie, de l'Allemagne et d'autres pays, a indiqué de son côté le service de presse du président ukrainien Petro Porochenko. Le président américain aurait fait part de cette position à son homologue ukrainien lors d'une conversation téléphonique.
Le CICR avait lui confirmé dimanche avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d'organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine, mais assuré ne pas y avoir répondu.
Dans un communiqué, le président de la Commission européenne "a exprimé ses inquiétudes face aux rassemblements de troupes russes à la frontière ukrainienne. (...) Il a mis en garde contre toute intervention unilatérale en Ukraine, quel que soit le motif, y compris humanitaire".
Il s'est encore dit préoccupé face à "l'afflux continu d'armes, d'équipements et de combattants en provenance du territoire russe".
Selon un porte-parole de l'armée ukrainienne, la Russie a massé 45'000 soldats, ainsi que des chars des missiles anti-aériens, des avions et des hélicoptères de combat, près de la frontière de l'Ukraine.
Sur le terrain, l'armée ukrainienne dit se préparer à "la dernière phase" de la reprise de Donetsk, principal bastion des séparatistes prorusses dans l'est du pays.
A Donetsk, victime de violents combats et de tirs d'artillerie depuis plusieurs jours, des bombardements ont été entendus dans la nuit par une journaliste de l'AFP et des blindés rebelles ont été aperçus traversant le centre-ville.
Et par ailleurs, une centaine de détenus se sont échappés dimanche soir de force d'une prison à régime sévère de cette ville, après que leur bâtiment eut été endommagé par des tirs d'artillerie, a souligné la mairie. Une quarantaine de prisonniers restaient introuvables. Les tirs ont fait un tué et des blessés.
Les experts néerlandais enquêtant sur les causes du crash du vol MH17 dans l'est de l'Ukraine, qui a fait 298 tués, ont dit eux espérer publier un rapport préliminaire dans "quelques semaines".