Des hélicoptères de l'armée tunisienne ont bombardé le mont Chaambi, près de l'Algérie, selon une source militaire. Dans la nuit, les soldats tunisiens avaient affronté un groupe de "terroristes" aux abords de ce massif, où huit militaires ont été sauvagement tués lundi dans une embuscade.
"Les combats ont cessé vers 04h00 du matin et des bombardements aériens ont débuté dans la matinée", a indiqué à l'AFP cette source présente sur le terrain des opérations. Les explosions étaient audibles de Kasserine, ville voisine située à une quinzaine de kilomètres de là.
Selon les radios tunisiennes Shems-FM et Mosaïque-FM, ces bombardements visent à détruire les cachettes du groupe. Les forces tunisiennes pourchassent depuis décembre dans la région une cellule de plusieurs dizaines de combattants liés à Al-Qaïda.
Arrestations
Par ailleurs, selon la source interrogée par l'AFP, plusieurs suspects ont été arrêtés dans la mosquée El Tawba située dans un quartier de Kasserine. Mosaïque FM a indiqué que douze "salafistes extrémistes" y ont été placés en détention.
Les autorités n'ont donné aucune information sur ces combats, les forces de sécurité refusant de commenter les opérations en cours. L'Algérie voisine a annoncé avoir renforcé sa présence militaire à la frontière avec la Tunisie.
Moins de manifestants
Sur le front politique, la crise déclenchée par l'assassinat le 25 juillet du député Mohamed Brahmi, attribué à des jihadistes, est entrée dans sa deuxième semaine. Si des suspects ont été identifiés et le meurtre lié à celui de l'opposant Chokri Belaïd en février, aucune arrestation n'a été annoncée.
Dans ce contexte, partisans et détracteurs du gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda continuaient vendredi de se mobiliser, des milliers d'entre eux manifestant de nuit, après la rupture du jeûne du ramadan, devant l'Assemblée nationale constituante (ANC).
Les manifestants d'opposition réclament la démission du gouvernement et la dissolution de l'assemblée, tandis que leurs adversaires, moins nombreux dans la nuit de jeudi à vendredi, militent pour le respect de la "légitimité électorale".