Le bras de fer se poursuivait jeudi autour de l'Ukraine, où l'insurrection pro-russe continue de s'étendre dans l'Est du pays. Les séparatistes retiennent depuis près d'une semaine une équipe d'observateurs militaires d'Etats membres de l'OSCE.
A Donetsk, plusieurs centaines de militants pro-russes ont eux donné l'assaut en début d'après-midi contre le siège du parquet régional. Ils ont lancé des pierres sur des policiers qui protégeaient le bâtiment et dont au moins quatre ont été blessés, ont constaté des journalistes sur place.
En ce 1er mai, jour férié, les traditionnels défilés de la Fête du Travail ont donné à chaque camp l'occasion de défendre ses couleurs et ses slogans.
A Kiev, les habitants ne se sont guère mobilisés. A Moscou, par contraste, la mobilisation a été massive et patriotique. Environ 100'000 personnes ont défilé jeudi sur la place Rouge, renouant avec une tradition datant de l'URSS. Même phénomène à Simféropol, capitale de la péninsule ukrainienne de Crimée, rattachée en mars à la Russie, où quelque 60'000 personnes ont défilé en brandissant des drapeaux russes.
A Slaviansk, bastion rebelle pro-russe de l'est de l'Ukraine qui échappe depuis plus de deux semaines au contrôle des autorités centrales, les rebelles séparatistes retenaient toujours une équipe d'observateurs d'Etats membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
La chancelière allemande Angela Merkel a demandé au président Poutine de "faire usage de son influence" dans le dossier des observateurs retenus en "otages" (sept étrangers et quatre Ukrainiens), a indiqué une porte-parole du gouvernement allemand. Le Kremlin a confirmé le contenu de la conversation.
La bataille entre Kiev et Moscou se poursuit aussi sur les fronts militaire, économique ou diplomatique. A Kiev, les autorités ont procédé au coeur de la nuit de mercredi à jeudi à des exercices militaires. Kiev avait annoncé mercredi avoir mis ses forces armées en "état d'alerte total".