L'éducation protège contre la crise, la fumée et l'obésité

Les titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur sont moins touchés par le chômage en période de crise, selon un rapport de l'OCDE dévoilé mardi. Ce constat vaut aussi pour la Suisse. Les diplômés du supérieur fument par ailleurs moins et sont moins susceptibles de devenir obèses.

De 2008 à 2011, "l'écart en termes d'emploi entre les jeunes, qui ont un bon niveau d'instruction, et ceux, qui ont abandonné tôt leurs études, n'a cessé de se creuser pendant la crise", souligne le 21e rapport "Regards sur l'éducation" de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le taux de chômage des diplômés du supérieur a progressé sur cette période de 0,8 % en Suisse, contre 1,5 % en moyenne dans l'OCDE. L'augmentation est plus importante pour les personnes qui n'ont pas atteint le secondaire supérieur. Elle atteint le double en Suisse (1,6 %) et plus de 2,5 fois dans l'OCDE (3,8 %).

Population suisse plus active

La Suisse partage avec l'Islande, la Norvège et la Suède le plus fort taux d'activité de la population (83 %). Et sa population active est davantage diplômée du supérieur que dans la moyenne de l'OCDE (35 % des 25-64 ans contre 32 %).

L'organisation a passé au crible une trentaine d'indicateurs (salaires des professeurs ou encore taille des classes) dans les pays membres de l'organisation ainsi qu'en Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, au Brésil, en Chine, Inde, Indonésie et Russie.

"Aujourd'hui, il est plus important que jamais de quitter l'école avec un bon niveau de qualification", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. Il enjoint les pouvoirs publics à "axer leurs efforts sur les mesures en faveur des jeunes", notamment "moins qualifiés, les plus exposés au risque de bas salaire".

"Donner une seconde chance aux jeunes"

Le taux de chômage de ceux qui n'ont pas terminé le lycée est presque trois fois plus élevé (12,6 %) que celui des diplômés de l'enseignement supérieur (4,8 %). En Suisse, le rapport est légèrement inférieur (7,6 % contre 2,6 %).

Et les diplômés du supérieur perçoivent en moyenne un salaire de 57% plus élevé que les diplômés du secondaire (2 % de moins en Suisse). L'écart en Suisse augmente avec l'âge.

S'inquiétant en pleine crise de la proportion de jeunes qui ne suivent pas de cours, sans travailler, l'OCDE avait demandé fin mai à ses pays membres de "prendre des mesures pour réduire le taux d'abandon scolaire, éviter les redoublements et donner une seconde chance aux jeunes", et d'améliorer les programmes de formation professionnelle.

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