L'état d'urgence qui courait depuis trois mois en Egypte a expiré

Un tribunal égyptien a statué mardi que l'état d'urgence imposé depuis trois mois avait expiré mardi. Le gouvernement a indiqué qu'il respecterait la décision de la cour mais attendrait une notification officielle avant de l'appliquer.

L'état d'urgence, accompagné d'un couvre-feu nocturne, était censé prendre fin jeudi. Le président par intérim, Adly Mansour, l'avait déclaré le 14 août à la suite des violences ayant suivi la dispersion dans le sang de rassemblements de partisans de Mohamed Morsi au Caire. Ce jour-là et dans la semaine qui a suivi, au moins un millier de personnes avaient été tuées.

L'état d'urgence donne de larges pouvoirs aux services de sécurité, mais selon la Constitution par intérim imposée par un décret de M. Mansour, l'étendre de nouveau aurait nécessité un référendum.

Symbolique

L'état d'urgence a été imposé de façon quasi-permanente en Egypte depuis des décennies, avant sa levée le 31 mai 2012. Sa remise en place par M. Mansour était symbolique, estime Heba Morayef, responsable de Human Rights Watch en Egypte. "Le ministère de l'Intérieur semble avoir la conviction que les lois répressives ont un effet de dissuasion", a-t-elle dit.

La majorité des quelque 2000 islamistes arrêtés depuis la destitution de M. Morsi par l'armée - dont quasiment tous les dirigeants des Frères musulmans - ne l'ont ainsi pas été en vertu des dispositions prévues par l'état d'urgence, a-t-elle rappelé.

Nouvelles régulations prévues

Le président par intérim doit d'ailleurs bientôt promulguer par décret de nouvelles régulations des mouvements de protestation, qui ont déjà suscité de vives réactions de mécontentement même parmi les membres du gouvernement et ses partisans.

L'état d'urgence a permis au gouvernement d'assigner l'ancien président Hosni Moubarak, actuellement jugé pour complicité dans le meurtre de manifestants début 2011, à résidence dans un hôpital militaire du Caire.

M. Moubarak a été libéré de prison en septembre, son temps de détention provisoire ayant atteint la limite légale avant un procès. Il pourrait être de nouveau incarcéré à la fin de l'état d'urgence, le gouvernement ayant amendé une loi allongeant la durée de détention provisoire.

/ATS


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