L'ancien maître de la sécurité nationale chinoise Zhou Yongkang a été arrêté par les services de police pour des faits présumés de corruption et de diffusion de secrets d'Etat. Il a été exclu du Parti communiste chinois (PCC). C'est le plus haut dignitaire du régime à être poursuivi depuis le début de la campagne anti-corruption lancée par le président Xi Jinping.
"Il a abusé de ses pouvoirs pour aider des proches, des maîtresses et des amis à faire de gros profits dans des contrats commerciaux, avec pour résultat de sérieuses pertes d'actifs de l'Etat", selon l'agence chinoise Chine Nouvelle.
Zhou est encore accusé d'avoir "commis des adultères avec un grand nombre de femmes et d'avoir utilisé son pouvoir en échange de sexe et d'argent", poursuit l'agence. Une accusation fréquemment utilisée pour discréditer d'ex-responsables tombés en disgrâce.
"Son comportement a nui gravement à la réputation du parti, provoqué des dégâts considérables pour la cause du parti et du peuple", dit encore Chine nouvelle.
Jamais depuis l'arrivée des communistes au pouvoir en Chine, en 1949, un responsable de son rang n'a été impliqué dans un scandale de corruption.
L'enquête, qui a débuté en juillet dernier, "a révélé que Zhou avait gravement enfreint la discipline politique, structurelle et de confidentialité du parti", ajoute Chine nouvelle. Les faits qui lui sont reprochés portent aussi sur la diffusion de secrets d'Etat ou de documents confidentiels du parti.
Zhou Yongkang fut l'un des plus puissants dirigeants chinois dans les années 2000. Il a siégé au comité permanent du bureau politique du PCC, le plus haut niveau de pouvoir en Chine, et a tenu les rênes de l'appareil de sécurité jusqu'à sa retraite en 2012.
Durant ses cinq ans à la tête de la sécurité intérieure, il supervisait les forces de police, les services de renseignements civils, la police paramilitaire ainsi que les juges et procureurs.
Sa position s'est affaiblie durant le grand remaniement de la direction chinoise fin 2012 qui a propulsé Xi Jinping à la tête du pays. Depuis 2013, plus de 300 proches, alliés politiques, associés en affaires, subalternes ou employés de Zhou ont été arrêtés, placés en détention ou interrogés.