L'ancien président du Congrès juif mondial (CJM) Edgar Bronfman est mort samedi à son domicile new-yorkais, a annoncé dimanche le quotidien "The New York Times". Agé de 84 ans, il était une figure-clé dans l'affaire des fonds en déshérence en Suisse à la fin des années 1990.
Président du Congrès juif mondial entre 1981 et 2007, Edgar Bronfman avait activement participé aux efforts pour contraindre les banques suisses à restituer plus d'un milliard de dollars aux familles des victimes des camps de la mort qui avaient placé leurs capitaux en Suisse avant la Seconde Guerre Mondiale, rappelle "The New York Times".
Les déclarations qu'Edgar Bronfman avait faites dans une interview en mars 1998 avaient provoqué l'indignation en Suisse. Il avait alors réclamé trois milliards de dollars pour régler la question des fonds en déshérence et menacé les banques helvétiques de "guerre totale" si elles n'obtempéraient pas.
Le CJM avait aussi fait pression sur l'Union soviétique d'alors pour qu'elle assouplisse les conditions permettant l'émigration des Juifs. Dans les années 80, Edgar Bronfman avait également fait en sorte que le CJM fasse connaître le passé nazi de l'ex-secrétaire général des Nations unies et futur président autrichien Kurt Waldheim.
Edgar Bronfman "avait fait un pas en direction de la Suisse" dans le cadre de l'affaire des fonds juifs en déshérence, se souvient Rolf Bloch, l'ancien président du Fonds spécial en faveur des victimes de la Shoah dans le besoin.
Il pensait au début que la Suisse "cachait quelque chose, qu'elle ne voulait pas aider", souligne-t-il. "Il a ensuite compris que nos lois étaient différentes" que celles en vigueur aux Etats-Unis.
Rolf Bloch a rencontré Edgar Bronfman une "vingtaine de fois en l'espace d'un an, un an et demi. Je n'ai pas toujours dû courir en Amérique, il est aussi venu en Suisse. Une certaine estime réciproque s'est développée" au fil des rencontres, se rappelle l'industriel octogénaire né à Berne.