L'opposition syrienne a donné lundi à la quasi-unanimité son feu vert à une participation sous strictes conditions à d'éventuels pourparlers de paix à Genève avec le régime de Damas. Cette décision a été immédiatement saluée par les Etats-Unis, parrains, avec la Russie et l'ONU, de ce projet de conférence.
A l'issue d'une seconde journée de discussions à Istanbul, les différentes factions de la Coalition ont donné dans la nuit de dimanche à lundi, leur accord de principe aux pourparlers de paix.
Dans un communiqué, la Coalition a indiqué qu'elle "désire participer à la conférence sur la base d'un transfert intégral du pouvoir et à condition que Bachar al-Assad et ceux qui ont du sang syrien sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire et dans l'avenir de la Syrie".
Le régime de Damas a d'ores et déjà rejeté catégoriquement ce scénario.
Le communiqué de la Coalition exige aussi "qu'avant la conférence, l'accès aux zones assiégées (par l'armée soit garanti" aux organisations humanitaires et exigé "la libération des détenus, principalement des femmes et des enfants".
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est réjoui du "grand et important pas en avant" accompli par l'opposition.
Le département d'Etat a précisé que Washington soutenait les demandes de l'opposition concernant les prisonniers et l'accès aux zones de combat, sans évoquer toutefois le sort de Bachar al-Assad.
Si certains membres de la Coalition s'étaient déclarés prêts à se rendre à Genève, notamment les Kurdes syriens, d'autres refusaient catégoriquement. Selon le chef de cabinet du président Jarba, de nombreux groupes se sont rangés aux arguments de ceux favorables à une participation. Mais des dissensions restent.
L'opposition syrienne poursuivait lundi ses discussions à Istanbul pour approuver la constitution du gouvernement de son "Premier ministre" intérimaire Ahmad Tomeh, chargé d'administrer les territoires syriens aux mains des rebelles.
Sur le terrain, cinq enfants ont été tués et près de 30 personnes blessées lundi par la chute d'obus de mortier sur leur école dans un quartier à majorité chrétienne dans le centre de Damas, a annoncé la télévision publique syrienne.