La CPI condamne un ex-chef de milice à douze ans de prison

La Cour pénale internationale a condamné vendredi l'ancien chef de milice congolais Germain Katanga à douze ans de prison. Elle l'a reconnu coupable d'avoir contribué à détruire un village en République démocratique du Congo.

"La chambre fixe une peine unique de douze ans d'emprisonnement", a déclaré le juge Bruno Cotte. Il a souligné que le temps déjà passé en détention préventive, à savoir sept ans, serait déduit de la peine.

Début mars, les juges de la CPI avaient conclu que Germain Katanga, 36 ans, s'était rendu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Le condamné avait facilité et coordonné l'approvisionnement en armes des membres de sa milice en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dont différents groupes armés se disputent les richesses naturelles.

"La chambre considère que la peine a deux fonctions importantes : le châtiment et une manière de reconnaître le préjudice et les souffrances des victimes", a expliqué le juge Cotte, évoquant l'attaque de Bogoro. Pour décider de la peine, les juges ont retenu le caractère ethnique de l'attaque et sa férocité : "la localité s'est retrouvée jonchée de cadavres", a affirmé le juge.

Le 24 février 2003, les troupes de Germain Katanga avaient lancé l'attaque aux petites heures du matin, pillant, violant les femmes et tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

Père de six enfants

Surnommé "Simba" (le lion) pour sa férocité, Germain Katanga était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI). Cette milice avait été créée fin 2002 avec un soutien ougandais dont de nombreux membres, des ethnies lendu et ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigé contre des Hema, une autre ethnie de la région.

La participation de "Simba" au processus de paix après les hostilités, sa collaboration aux procédures de la Cour, et son implication dans sa vie familiale (il est père de six enfants), ont par contre joué en faveur d'une réduction de la sentence. Le procureur avait exigé une "peine lourde et efficace", entre 22 et 25 ans.

/ATS


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