La Russie poursuit son déploiement militaire en Ukraine

Moscou a multiplié ce week-end les déclarations acrimonieuses contre l'Occident, tout en continuant de masser ses troupes dans l'Est séparatiste de l'Ukraine. Vladimir Poutine a toutefois assuré dimanche que la Russie ne souhaite pas être isolée par un nouveau "rideau de fer" qui serait désastreux pour le pays.

Au journaliste de l'agence de presse russe TASS qui lui demandait si la Russie n'essayait pas d'ériger de nouvelles barrières avec l'Occident, le président a répondu: "Nous ne le faisons pas. Et nous ne le ferons pas. Nous comprenons quelles seraient les conséquences désastreuses d'un nouveau rideau de fer pour nous".

Isolée sur la scène internationale en raison du bras de fer qu'elle livre aux Occidentaux sur fond de crise ukrainienne, la Russie, frappée par une série de sanctions occidentales sans précédent, voit son économie au bord de la récession tandis que le rouble a perdu près du tiers de sa valeur face à l'euro depuis le début de l'année.

Pour autant, le président a assuré ne pas avoir été affecté par l'accueil glacial que lui ont réservé les dirigeants occidentaux au sommet du G20 à Brisbane il y a une semaine.

"C'est tout à fait inutile pour moi (de sympathiser avec les autres dirigeants du G20) s'ils négligent les intérêts de la Russie", a-t-il souligné. Il a ajouté que son pays "n'a tout simplement pas besoin d'être en compétition avec l'Occident" et qu'il doit "mener à bien et pacifiquement ses objectifs".

Changement de régime

La veille, son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait accusé l'Occident de vouloir provoquer un changement de régime en Russie. "Il y a des dirigeants occidentaux qui disent qu'il faut mettre en place des sanctions qui détruiraient l'économie (russe) et provoqueraient des protestations populaires", a-t-il ajouté.

Accusée par Kiev et l'Otan d'avoir déployé des chars et des troupes dans l'est de l'Ukraine, la Russie dément toute implication dans ce conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 4300 morts dont 1000 depuis la trêve conclue en septembre avec la participation de Moscou.

Révolte du Maïdan

En visite à Kiev vendredi, coïncidant avec l'anniversaire de la révolte pro-occidentale du Maïdan, le vice-président américain Joe Biden a averti que la Russie paierait encore plus cher son "agression" en Ukraine.

Le ministre ukrainien de la Défense Stepan Poltorak a fait état de la présence de 7500 soldats russes dans l'est de l'Ukraine en rencontrant vendredi soir des attachés militaires étrangers.

/ATS


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