La cour d'appel de Stockholm confirme le mandat d'arrêt d'Assange

La cour d'appel de Stockholm a confirmé jeudi le mandat d'arrêt délivré à l'encontre du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui demandait son annulation. Le document doit permettre à la justice suédoise d'entendre l'Australien à propos des accusations d'agressions sexuelles portées contre lui.

La cour d'appel a estimé qu'il n'y avait aucune raison de répondre favorablement à la demande de l'Australien, qui vit reclus depuis 2012 à l'intérieur de l'ambassade d'Equateur à Londres. "Il n'y a aucune raison de révoquer le mandat d'arrêt uniquement parce que Julian Assange est dans une ambassade et que le mandat ne peut pas être exécuté dans l'immédiat à cause de cela", explique la cour.

Les avocats de M. Assange avaient argué de l'impossibilité matérielle d'exécuter le mandat d'arrêt visant leur client. Ils avaient également reproché à la procureure suédoise chargée de l'affaire, Marianne Ny, de ne pas avoir envisagé de se rendre à Londres pour l'interroger.

Partiellement raison

La cour d'appel leur donne partiellement raison sur ce dernier point, notant que "l'incapacité des procureurs à examiner d'autres pistes n'est pas conforme à leur obligation de faire avancer l'enquête".

Per Samuelson, l'un des avocats de M. Assange, a déclaré à Reuters qu'à son avis, l'arrêt de la cour d'appel validait la position de la défense, tout en lui reprochant de ne pas aller au bout de son raisonnement et d'en tirer les conséquences en levant le mandat d'arrêt.

"Toute l'affaire en Suède est extrêmement politisée et cela exigerait beaucoup de courage civique de la part d'un tribunal d'aller à l'encontre de l'opinion publique et des pressions politiques", a-t-il déploré. L'affaire pourrait éventuellement être portée ensuite devant la justice européenne.

Extradition

La Suède réclame l'extradition de M. Assange pour l'entendre sur des accusations de viol et d'agression sexuelle portées contre lui par deux bénévoles de WikiLeaks en 2010.

Le fondateur du site dit redouter que la Suède ne l'extrade vers les Etats-Unis, où il pourrait être poursuivi pour la publication sans précédent de dizaines de milliers de fichiers du département d'Etat et de l'armée.

"Tout repose sur la menace d'une extradition vers les Etats-Unis où il encourt une peine de 35 ans de prison", a dit le défenseur de M. Assange. "Aussi longtemps que cette menace continue de planer, il ne fait aucun doute qu'il restera dans l'ambassade."

/ATS


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