La tragédie de Lampedusa, qui a fait plus de 130 morts, met en lumière le problème de l'afflux de migrants sur les côtes européennes. Elle pointe également du doigt le manque de coordination entre les Etats de l'Union européenne (UE).
Selon l'Office des migrations internationales, 25'000 réfugiés sont morts en mer Méditerranée au cours des 20 dernières années, dont 2000 en 2011 et 1700 l'an dernier.
Plusieurs Etats européens, dont l'Italie, se trouvent sous la pression croissante d'un afflux de réfugiés. Ce pays, comme la Grèce, Malte et Chypre, déplore le manque de solidarité de ses partenaires européens.
La règle en vigueur est que le premier pays dans lequel arrive le migrant doit gérer sa demande d'asile et son hébergement. Ce système, inlassablement dénoncé par les Etats du Sud de l'UE pour son manque de solidarité, n'a pas évolué depuis sa mise en place en 2003.
La législation européenne ne prévoit aucun mécanisme de répartition automatique de la gestion des demandes d'asile, et les pays du Nord de l'UE ne sont pas prêts à modifier les choses sur ce point.
"Inhumanité" du système
D'un pays de l'UE à l'autre, les demandeurs d'asile font face à de grandes disparités dans l'accueil (accès ou non à des soins de santé, assistance juridique gratuite ou pas). En juin, un rapport du service jésuite pour les réfugiés (JRS) a dénoncé "l'inhumanité" du système d'asile européen.
S'agissant de la prévention des drames comme celui de Lampedusa, la Commission européenne a mis sur pied le programme "Eurosur", destiné à améliorer la coordination entre les Etats membres pour mieux surveiller les bateaux de migrants, lutter contre les réseaux criminels qui organisent les passages, mais aussi porter secours aux réfugiés en détresse.
Le système doit être opérationnel à partir du 2 décembre prochain. Il reposera sur des échanges de données, d'informations et de renseignements. Son coût est évalué à 244 millions d'euros pour la période 2014-2020. Le Parlement européen doit donner son aval à ce texte la semaine prochaine.