Le parti du Premier ministre japonais Shinzo Abe a remporté une large victoire aux élections législatives. Le chef du gouvernement conservateur avait convoqué ces élections et transformé le scrutin en referendum pour ou contre sa politique économique "Abenomics".
Selon les résultats fournis par la chaîne de télévision publique NHK lundi à 07h00 heure locale (00h00 suisse), le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) a obtenu 291 des 475 sièges en jeu, contre 295 dans la précédente assemblée qui en comptait 480.
Il n'a pas réussi à franchir la barre rêvée des 300 sièges de la chambre basse. Le PLD conserve néanmoins plus des deux tiers (équivalant à 317 sièges) avec les 35 sièges contrôlés par son allié centriste Nouveau Komeito, quatrième formation en nombre de députés.
La majorité des deux tiers de la chambre des députés permet de valider des lois même en cas de désaccord avec le Sénat, lequel est également aux mains du PLD.
D'après la NHK, le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), deuxième formation du pays, a recueilli 73 sièges, ratant la barre des 100 espérée (contre 62 députés sortants), et le Parti de l'innovation arrive en troisième place avec 41 sièges.
La victoire de la formation de M. Abe n'est pas une surprise, tant l'opposition était divisée. Emiettée et prise au dépourvu par un scrutin qui n'avait selon elle pas de raison d'être, elle n'est pas parvenue à entamer la suprématie du PLD, une formation qui domine la vie politique nippone depuis six décennies, à quelques années près.
Près de 105 millions de Japonais étaient appelés à voter, mais l'enthousiasme n'y était pas, en raison du manque d'enjeu et d'une météo défavorable dans une partie du pays. La participation a été de 52,4% selon les estimations.
Jamais l'abstention n'avait été aussi forte. Elle est d'environ 7 points supérieure à celle des législatives de décembre 2012, qui avaient déjà été boudées comme jamais par une population de plus en plus dépolitisée.
L'ambitieux programme de M. Abe pour relancer la troisième économie du monde a montré ses limites cet automne. Les réformes engagées depuis près de deux ans pour enrayer une déflation chronique et un endettement colossal ont tardé à donner les résultats espérés.
Si la stratégie a dans un premier temps eu des effets positifs (baisse du yen, retour d'une inflation modérée et regain de croissance), elle s'est ensuite essoufflée et le pays est retombé en récession au troisième trimestre de cette année.