Le Front patriotique rwandais (FPR), le parti du président Paul Kagame au pouvoir au Rwanda depuis la fin du génocide en 1994, a remporté mardi, sans surprise, une victoire écrasante aux législatives de la veille. Le taux de participation, extrêmement élevé, s'est établi à 98,8%.
Selon les résultats finaux annoncés mardi par la commission électorale nationale (NEC), la coalition dominée par le FPR et incluant quatre petites formations alliées, obtient 76,22% des suffrages exprimés. Loin derrière suivent le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti libéral (PL), crédités respectivement de 13,03% et 9,29% des voix.
Seules ces trois listes étaient représentées dans la législature écoulée. Et elles seules, à nouveau, dépassent le seuil des 5% exigés pour la répartition des 53 sièges de la Chambre - sur 80 - attribués lundi au suffrage universel direct et à la proportionnelle. La répartition en sièges sera annoncée ultérieurement, a expliqué la NEC.
Piles de cartes d'électeur
Le PS-Imberakuri, arrive en quatrième position avec 0,56% des voix seulement, suivi des quatre petits candidats indépendants, qui recueillent moins de 0,5% des suffrages.
Le taux de participation s'établit à 98,8%, mieux encore que les 98,5% des législatives de 2008 et des 97,5% de la présidentielle de 2010, qui avait vu la réélection du président Kagame avec 93% des voix.
La présence constatée, le jour du vote dans plusieurs bureaux de Kigali, de piles de cartes d'électeur non distribuées, semblait devoir pourtant faire mécaniquement baisser la participation.
Le président de la NEC Kalisa Mbanda a attribué mardi ce phénomène au fait qu'"à Kigali beaucoup de gens déménagent" sans le signaler. Mais "les gens sont venus les chercher au moment du vote", a-t-il assuré. Il a précisé que le taux de cartes non distribuées était "inférieur à 10%" à Kigali et "assez faible en province".
Multipartisme de façade
Le nombre de bulletins blancs ou nuls est également extraordinairement faible. Ils ne représentent que 0,96% des votes, contre 3% en moyenne dans les scrutins à travers le monde.
Ces législatives revêtaient peu d'enjeu, le PSD et le PL, tous deux présents au gouvernement, étant qualifiés par les observateurs de formations satellites, servant de faire-valoir au FPR et à la légitimation d'un multipartisme de façade.
Le PS-Imberakuri, dont l'ex-président Bernard Ntaganda est emprisonné depuis 2010 pour atteinte à la sûreté de l'Etat et pour "divisionnisme", est lui soupçonné d'avoir été phagocyté par des partisans du FPR.